Agroécologie : pour ne pas laisser le projet végéter

par | 24 juin 2021

Premier lauréat AinPuls 2020, VegeTea, solution technique naturelle développée pour accompagner la transition agroécologique et la durabilité des systèmes agricoles, débute une campagne de financement participatif.

«Plutôt que d’aller chercher ailleurs des ressources nutritives chères et coûteuses pour l’environnement, on utilise des procédés naturels permettant aux plantes d’accéder à tout le potentiel de fertilité, déjà présent dans leurs milieux », explique Lucas Didier, porteur du projet VegeTea à Ambérieu-en-Bugey, en partie financé par la BPI via le dispositif Bourse French Tech. En œuvrant pour l’autonomie du secteur agricole et la réduction des pesticides, VegeTea se positionne comme un acteur majeur de la transition (agro) écologique des territoires. Le concept repose sur le biostimulant, un produit à usage agricole dont l’objectif est de stimuler les processus naturels des végétaux pour leur permettre une meilleure assimilation des éléments nutritifs et accroître leurs systèmes de défenses face aux stress biotiques (maladies, insectes) ou abiotiques (vent, sécheresse…). Ces produits sont principalement constitués de molécules végétales, ainsi que de micro-organismes bénéfiques, ayant une action directe sur la nutrition des plantes, sans apport d’engrais solubles. Le process VegeTea, ce n’est rien d’autre ensuite qu’une machine qui consiste à extraire et reproduire les micro-organismes bénéfiques présents dans un compost ou lombricompost pour les faire migrer dans une solution à base d’eau et d’éléments nutritifs. Le liquide final est ensuite destiné à de la pulvérisation foliaire sur cultures.

En aide aux agriculteurs

« Aujourd’hui en phase de développement technique, les premiers prototypes ont prouvé leurs bénéfices aux champs. Mais j’ai besoin d’aide pour poursuivre l’aventure et parvenir à une solution finale encore plus efficace » clame Lucas Didier. En effet, pour permettre à VegeTea de franchir le pallier de l’entreprenariat, il lance une campagne de financement participatif ouverte à tous jusqu’au 20 juillet 2021, via la plateforme Miimosa. Découpés en 3 paliers distincts (8 000 €, 14 000 € et 24 000 €), les fonds récoltés permettront d’améliorer les prototypes existants, de multiplier les essais chez des agriculteurs et de protéger juridiquement les inventions VegeTea. « Le projet final est de pouvoir distribuer la machine VegeTea aux agriculteurs et de monter des stations de productions locales pour travailler sur la durabilité et l’efficacité des filières de production alimentaires territoriales. L’enjeu ? Développer et sécuriser les transitions agroécologiques » explique Lucas Didier.

(1) Pour participer, faire suivre l’information, ou être tenus informés des news du projet, rendez-vous sur Linkedin.

« Ça fait du bien ! »

Organisé par la CPME de l’Ain et soutenu par une quinzaine de partenaires publics ou privés, « Ainpuls Accélérateur de Projets » s’avère une véritable bouffée d’oxygène pour ses participants comme pour ses organisateurs.

Ainpuls Bilan

Organisé dans les locaux de la Communauté de communes de la Plaine de l’Ain, le point entre deux Ainpuls a donné l’occasion à Anne-Laure Burens Pitance, secrétaire générale de la CPME de l’Ain et son équipe, de donner le résultat d’un sondage réalisé auprès des participants du dernier Ainpuls. Globalement, les résultats quant à la qualité de l’organisation sont encourageants. Les sondés ont apprécié entre autres le lien avec le territoire, mais aussi l’accueil, les conférences et la remise des prix. Une prouesse, si l’on tient compte bien entendu des difficultés inhérentes aux conditions sanitaires. Le petit bémol tient au fait que les participants ressortent plus ou moins émoussés de cet événement qui dure tout de même 2 jours et demi. « Ainpuls est fait pour vivre un parcours tout un week-end » a rappelé Florian Arot, animateur d’Ainpuls. Bref, quand on aime, on ne compte pas !

Ainpuls est un événement annuel qui a pour ambition d’accompagner l’innovation des TPE-PME du département pendant 2 jours et demi. Basé sur la collaboration et le partage libre des savoirs, à partir de chaque projet d’entreprise, une équipe composée de professionnels et d’étudiants est mobilisée autour du dirigeant. Pour faire le point entre deux éditions, organisateurs et partenaires, ainsi que candidats 2021, se sont réunis semaine dernière dans les locaux de la Communauté d’agglomération de la Plaine de l’Ain. Le moment idéal aussi pour évoquer la levée de fonds participatif de Vegetea, entreprise en devenir, première lauréate de Ainpuls 2021. Car il n’est de meilleure façon de procéder pour la CPME 01 que de continuer à accompagner ses pépites en donnant à chacun, « l’envie d’avoir envie », comme le chantait un certain Jean-Philippe Smet. D’ailleurs, Florian Arot, vice-président de la CPME 01, lui-même entrepreneur et animateur d’Ainpuls, ne s’y est pas trompé : « Ça fait du bien ! Autour de la table, il y a des institutions, des gens du public, des gens du privé, et tout le monde parle le même langage. Il se crée comme une sorte d’osmose qui permet d’aller au bout des projets. Personnellement, j’en repars chaque fois en ayant fait le plein d’énergie ».


Comment améliorer Ainpuls ?

Pour Jérémy, entrepreneur qui a mis au point une eau écologique sans produit chimique destinée à l’entretien des piscines, « tout est parti d’une simple phrase/réponse envoyée aux organisateurs pour participer au concours », et le voilà devenu lauréat du projet avec SimplEAUment, qui commence à acquérir ses lettres de noblesse. « Ainpuls, c’est à la fois simple et génial dans son organisation ! » déclare-t-il. « C’est normal ! Nous sommes des chefs d’entreprise ! » lui a rétorqué avec une pointe d’humour Florian Arot. Blague à part, quand on voit quelquefois le chemin de croix à accomplir dans la vraie vie pour obtenir ne serait-ce que quelques dizaines d’euros de subvention…


Eliséo Mucciante

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez également :

Formation : l’Inseec Chambéry ouvre le chapitre BTS

L’école supérieure de commerce et de gestion savoyarde ouvre en septembre son premier BTS. D’autres pourraient suivre dans les années à venir. Si, jusqu’à présent, les étudiants désireux d’intégrer l’Inseec de Chambéry avaient le choix entre de nombreux bachelors...

LIRE LA SUITE

Publicité