Quatre représentants de différents secteurs d’activité donnent leur avis sur la réforme des retraites. Celle-ci n’en finit pas de faire réagir : manifestations et levées de boucliers, mesures décriées ou approuvées… Après avoir sollicité l’avis d’un expert sur ce thème dans le numéro du 24 juin dernier, le Courrier Economie a décidé de donner la parole à quatre représentants des secteurs d’activité de la plasturgie, de la métallerie, du transport et du BTP.
S’ils semblent tous d’accord sur une nécessaire réforme, les avis divergent sur sa mise en place.
Gérard Machurat, président du Pôle Européen de Plasturgie:
Sur cette question des retraites, tout le monde a conscience qu’il faut élaborer une réforme. En revanche, nombre de personnes ne sont pas d’accord avec ce que le gouvernement propose. A ceux aujourd’hui qui souhaitent rester dans l’immobilisme, je leur réponds de bien réfléchir, car si l’on reste sur un statu quo, il faudra m’expliquer comment on financera l’avenir.
Concernant la pénibilité du travail, je regrette que dans toutes les concertations et les tables rondes, on n’entende peu souvent les patrons et salariés de PME.
Je crois en tout cas que des décisions doivent être prises sur ce thème du travail pénible. Or, dans la plasturgie, des horaires en 3×8 sont un exemple de cette pénibilité. En somme, cette réforme me semble obligatoire, et je trouve cela navrant de ne pas pouvoir aujourd’hui parvenir à trouver un consensus. Où est le bon sens ?
Philippe Padet, président de Mecabourg : La retraite est un concept très philosophique. À l’heure où la donne va être revue dans les années qui viennent avec, notamment, l’hyper concurrence, la retraite n’a plus de place telle qu’elle existe. Or, cette vision de la société date, bien que l’on ait sans cesse cherché à la remettre au goût du jour. Est-ce que le concept même de la retraite, ce n’est pas cela qu’on aurait dû remettre en cause ? Tout en sachant que la solidarité est une priorité nationale. Mais la retraite n’a pas à faire de l’égalitarisme, elle doit être juste. La retraite est, selon moi, un concept relativement capitaliste : on a cotisé comme un actionnaire, l’argent a fructifié et l’on attend de percevoir ses dividendes. A tout bien considérer, l’essentiel reste d’avoir un emploi, et de réfléchir au type de société dans laquelle on veut vivre !
Georges-Yves Chenaux, président FNTR de l’Ain :
On a créé un gouffre, il faut qu’on réagisse pour ne pas plomber non enfants, et ça me dépasse que des gens soient contre la réforme ! Sur le fond, je suis pour la retraite à 62 ans, même si cela reste très modeste, par rapport aux autres pays européens, comme l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Il est clair que le temps d’activité doit être augmenté. Là où la donne est complexe, c’est la prise en compte du métier et de sa pénibilité. En revanche, je pense que, même si des régimes spéciaux sont parfois justifiés, tout le monde devrait être sur un pied d’égalité. Il reste aujourd’hui une opposition claire entre le public et le privé, et, à pénibilité égale, je ne voit pas pourquoi le privé devrait payer plus ! C’est le privé qui va encore supporter la totalité de l’effort, alors qu’il serait plus juste de dire : on part ensemble et l’on cotise pareil, à pénibilité égale.
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