Au cœur des discussions – animées – autour du projet de réforme des retraites, qu’en est-il de la situation de la gent féminine?
Salaires inégaux, retraites inégales. On pourrait bien partir de ce calcul simple pour expliquer – en partie – les différences entre les montants de retraite des hommes et celles des femmes. Des chiffres en veux-tu en voilà ont été exhumés à l’occasion des multiples grèves contre la réforme à venir des retraites. Partout, on peut lire que « les femmes sont dans la rue », tout comme « les jeunes, les ouvriers, les fonctionnaires ». Car les femmes toucheraient « 48% de la pension d’un homme », révèle Le Point. La faute aux durées de cotisations plus courtes, au fait que moins de femmes que d’hommes ne travaillent, des salaires moins élevés, davantage de temps partiels. Des temps partiels qui ont été largement utilisés depuis les années 80. Et dans les faits ? Et bien oui, de nombreuses femmes sont pénalisées, avec de petits montants et maigres pensions de réversion et qui, pourtant, ne se sont pas nécessairement arrêtées dans leur carrière, mais ayant des bas salaires, étaient conjointes collaboratrices plus ou moins déclarées comme telles etc. Et les autres. Mais avant ce projet de réforme des retraites, aucune ne descendait pourtant dans la rue.
« Dans notre entreprise, c’est la règle du « à travail égal, salaire égal », explique Véronique Fontenat, DRH de Fontenat TP, à Bourg. Ce n’est pas le cas partout, c’est vrai. Mais un législateur va-t-il vérifier ce postulat sur le terrain ? » Quant au temps partiel, elle estime que « cela relève d’un choix personnel, pour se consacrer à sa famille. Mais qui cotise pendant qu’une femme à temps partiel ne gagne rien ? Pourquoi un homme ne choisirait pas cette option? Il faut trouver des solutions, et non pas taxer – encore – les autres salariés. D’autre part, peut-être faudrait-il laisser le choix aux femmes dans le cadre du congé parental, de toucher cette somme ou pas, pour que le montant entre dans les cotisations de retraite car sinon, les trimestres sont bien pris en compte, mais elles sont pénalisées sur le montant final ». Mais selon elle, « il fallait réformer notre système de retraite. Aujourd’hui, on voit que beaucoup de monde dit non avant même d’essayer ! Or, si on ne fait rien, nous n’aurons plus les moyens de payer ». Et d’ajouter que « les conditions de vie actuellement ne sont plus les mêmes qu’avant, il faut le prendre en compte. En revanche, ce qui me chagrine, c’est qu’il demeure des régimes privilégiés ». C’est aussi l’avis de Josette Fratta, présidente de la délégation des femmes chefs d’entreprises de l’Ain, présidente du conseil de surveillance des transports Feuillet et âgée de… 75 ans. « Cette réforme est une réformette, analyse-t-elle. Il fallait mettre tout le monde sur un même pied d’égalité, alors qu’il reste encore bien des privilégiés, qui, en plus, sont dans la rue ! Elle ne pénalise pas plus les femmes qu’avant. Dans nos PME, on anticipe, la grève est selon moi un point extrême, lorsqu’il n’y a plus de dialogue possible. À l’heure actuelle, ce n’est pourtant pas le cas ! Nous sommes privilégiés en France, qu’est-ce que cela représente de travailler deux ans de plus dans une vie ? »
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