Adeo Électronique, fabricant de cartes électroniques à La Motte-Servolex, surfe avec succès sur la vague de l’automatisation des process industriels.
« Une carte électronique, c’est un peu le cerveau d’une machine industrielle : celles que nous fabriquons pour nos clients leur permettent de créer de l’automatisme de pointe. Lorsqu’elle est mise sous tension, une carte Adeo doit fonctionner à la perfection pendant dix ans », explique Yvan Michel, directeur général fondateur d’Adeo Électronique.
Une notoriété qui fait tache d’huile
Dès sa création en 2014, Adeo se positionne sur une technologie innovante, le jetting. Ultra-précis et rapide, ce procédé de fabrication est idéal pour l’environnement (aucun ajout chimique) et convient aux petites et moyennes séries : Adeo produit entre 50 et 5 000 cartes par lot.
La notoriété d’Adeo fait vite tache d’huile. Aujourd’hui encore, l’entreprise savoyarde ne compte que sur sa réputation pour croître. « Notre process est duplicable de manière optimale, de la première à la dernière carte. C’est cette fiabilité que les entreprises plébiscitent chez Adeo : nous proposons de la haute couture au prix du prêt-à-porter », vante le dirigeant. Une quinzaine de salariés s’activent autour d’un portefeuille de 80 clients.
Le chiffre d’affaires 2022 s’établit à 3 M€ : « Nous sommes en progression constante, hors années covid. En 2023, nous prévoyons 45 % de croissance. »
« Les trois quarts de notre chiffre d’affaires se font en Rhône-Alpes. Pour sortir de la région, il me faut un passeport ! », ajoute-t-il avec humour.
La robotique fait revenir de la main-d’œuvre
« Nos métiers, de plus en plus robotisés, nous ont permis de faire revenir de la main-d’œuvre manuelle : un robot, qu’il soit à La Motte-Servolex, à Shenzen ou à Tunis, il vaut le même prix. Pour le faire fonctionner, le personnel coûte un peu plus cher en France, mais plus vous êtes robotisé, plus le ratio diminue : ce n’est plus l’humain qui fait le prix du produit, c’est le robot.
A contrario, si vous enlevez le robot, vous ne pouvez plus lutter avec un salaire asiatique ! », explique Yvan Michel, qui se félicite de l’augmentation prohibitive du coût du transport : « Cela joue en notre faveur : plus le transport sera cher, plus nous fabriquerons localement et moins il y aura de pollution. »
Adeo Électronique intégrera, fin 2023, un bâtiment flambant neuf de 2000 m² dans la zone économique de Bissy, à Chambéry. Ce déménagement représente un investissement de 2,5 M€. L’immeuble affichera un bilan énergétique annuel 100 % neutre, et même positif en électrons verts grâce à 1 000 m² de panneaux solaires (coût : 200 000 euros) qui fourniront assez d’énergie supplémentaire pour alimenter une trentaine de foyers.
Les salariés d’Adeo bénéficieront gratuitement de cette manne pour recharger leur véhicule électrique et profiteront d’un espace bien-être. « Nous avons besoin de supercollaborateurs qui prennent plaisir à occuper leur poste », justifie Yvan Michel. « Je ne veux pas que le travail soit synonyme de gros mot ! »
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