L’automne est là. Le temps des psychoses aussi. Après la grippe A l’an dernier – qui reviendra cette année, soyez-en sûrs – les journaux nationaux se font déjà l’écho d’une nouvelle inquiétante ; « des faits préoccupants », rapportent certains quotidiens. De quoi s’agit-il donc ? D’une nouvelle bactérie qui élit domicile dans l’intestin grêle et serait résistante à de nombreux antibiotiques. Elle provoquerait des infections urinaires et autres réjouissances, et se trouverait principalement en Inde, au Pakistan et en Grande-Bretagne. « Sommes-nous armés face à ce phénomène ? », s’interrogent plusieurs titres. Le ton dramatique est donné et tous les touristes ayant circulé dans ces zones « à risques » commencent à trembler. En fait, seraient concernées principalement les personnes ayant séjourné en hôpital dans ces pays, et notamment, dans le cadre du tourisme médical. Là où la chirurgie esthétique est moins chère.
Cette nouvelle bactérie annonce une saison automne-hiver spasmodique, tremblante et fiévreuse. Pourtant, s’il est véridique que ces épidémies ont malheureusement touché nombre de personnes, ne faudrait-il pas raison garder ? Le ton tragique employé par ces journaux n’est-il pas prématuré et utilisé comme autant d’arguments racoleurs et vendeurs, quitte à alimenter les peurs et les doutes, les rumeurs et la défiance ?
Bientôt, il faudra sortir avec un masque sur la figure au moindre rhume, par principe de précaution. Si les gestes simples de prévention sont utiles, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de dramatiser les faits avant d’obtenir davantage d’information. Les petites étiquettes collées un peu partout assenant de bien se laver les mains avec du savon (ah bon ?), de jeter les mouchoirs en papier me paraissent autant de conseils basés sur le bon sens. Ils donnent sûrement l’impression que l’Etat prend les choses en main. Mais jusqu’où ira-t-il? L’Etat viendra-t-il bientôt nous moucher et pourquoi pas, nous border avant de nous chanter une berceuse ? Merci, papa-Etat.
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