Au 1er janvier 2020, le CHU Grenoble Alpes a fusionné avec le centre hospitalier de Voiron. Une opération qui permet au territoire voironnais de renforcer son offre de soins et d’accompagner la construction de son nouvel hôpital livré début 2021.
Ils étaient distants de 30 km mais déjà réunis sous la forme d’un Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) Alpes-Dauphiné. Avec 1 045 salariés et 363 lits, le Centre hospitalier de Voiron (CHV) était jusqu’ici un hôpital « de territoire », positionné sur un secteur stratégique, le Voironnais, de plus en plus prisé par les citadins qui cherchent à s’éloigner de la ville. Chaque année, l’établissement accueille en effet près de 37 427 passages aux urgences, 1 160 naissances et 5368 interventions. Avec, face à lui, le CHU de Grenoble (CHUGA), un établissement classé parmi le top 10 des CHU en France, avec 9 700 professionnels et 900 000 patients reçus chaque année. « Nous avions déjà un projet médical partagé avec l’hôpital de Voiron, mais une accélération a été souhaitée par l’ARS pour travailler davantage ensemble », contextualise la directrice générale du CHUGA, Monique Sorrentino, désormais à la tête des deux entités. Malgré son rôle de « maillon déterminant » pour la chaine de soins publique à l’échelle du territoire, le CHV devait à faire face à plusieurs défis, dont « un nouvel établissement à ouvrir, une grande fragilité financière et des difficultés à relever en matière d’attractivité». « Cette fusion va nous permettre de favoriser les entraides et de contribuer à redévelopper certaines spécialités sur le territoire voironnais », ajoute-t-elle.
Assurer un niveau d’expertise à Voiron
Une opération qui a aussi pour objectif de « renforcer les filières médicales » entre les deux établissements, à travers la mise en place d’un projet médical partagé, ainsi que d’une gouvernance commune, ou encore de la création de 30 postes médicaux partagés. Alors que les représentants syndicaux craignaient des réductions d’effectifs, la direction affirme que ce sera plutôt le contraire. « Nous allons proposer des parcours qui permettent au corps médical de rester à Voiron s’ils le souhaitent, tout en travaillant avec les équipes grenobloises en vue d’assurer certains niveaux d’expertises », indique Monique Sorrentino, qui se fixe aussi l’objectif de développer de nouvelles activités chirurgicales et d’améliorer la prise en charge des maladies chroniques à Voiron. Alors que le CHV est devenu, à compter du 1er janvier dernier, un établissement du CHUGA part entière, à l’image de l’hôpital couple-enfant de la Tronche, la prochaine étape à venir sera de réaliser une intégration de ses systèmes d’information, avec la mise en place d’un dossier informatique patient unifié. Un certainniveau d’autonomie devrait toutefois demeurer, avec le maintien d’une direction déléguée sur place et d’un budget spécifique.
90 millions
C’est le montant du budget que représente la construction du nouvel hôpital de Voiron, dont 44 millions seront financés par l’ARS et les collectivités territoriales. Après une série de retards attribués à la faillite de la société Floriot construction, l’ARS a annoncé une aide supplémentaire de 30 millions d’euros ainsi qu’une enveloppe de 5 millions d’euros pour accompagner le retour à l’équilibre du CHV.
Source : ARS
Par Marie Lyan
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