Climat économique et sanitaire obligent, le tourisme d’hiver, freiné par le manque de personnels, risque de ne pas être totalement au rendez-vous.
« À peine 50 % des professionnels de la montagne de l’Ain sont confiants pour la saison hivernale. Seuls les prestataires de loisirs affichent aujourd’hui leur optimisme (86 %), enneigement et conditions météo permettant la pratique des activités hivernales dans des conditions optimales » évoque Ain Tourisme dans son baromètre de l’activité touristique de décembre. Les niveaux de réservation, encore timides, sont pour le moment jugés « moyennement satisfaisants (53 %) » par les professionnels du secteur. Avec le manque de clientèle étrangère, la crise sanitaire reste le principal frein à ces réservations, même si celles de « dernière minute » peuvent toujours changer la donne.
En revanche, l’étude montre que des hébergeurs sont satisfaits par ce début de saison, « en particulier les hébergements collectifs, grands gîtes et meublés, recherchés par une clientèle désireuse de passer les fêtes en famille ou entre amis à la montagne ». Ce qui n’est pas le cas des chambres d’hôtes qui ne sont que « 30 % à se montrer optimistes ». Le secteur de la restauration est également dans l’incertitude.
61 % : l’indice de confiance pour les fêtes de fin d’année s’établissait à 61 %.
Les paradoxes du marché du travail

Pour 60 % des répondants à l’enquête d’Ain Tourisme, les niveaux de réservation sont en retrait par rapport à une fin d’année « normale », en particulier concernant la clientèle étrangère. Mais les taux d’occupation des locations entre particuliers (Abritel, Airbnb) étaient plus élevés en fin d’année que fin 2020.
Dans le secteur du tourisme de montagne aussi, la tension sur le marché du travail se fait ressentir. Une raison à cela : de nombreux salariés ont quitté la branche, en France comme à l’étranger, et ils ne semblent pas vouloir revenir. Dans l’Hexagone, dans l’hôtellerie-restauration, pas moins de 237 000 employés ont quitté le navire entre février 2020 et février 2021. Résultat, même quand la clientèle est là, elle a du mal à être servie. Dès lors, comment accompagner la reprise économique si les bras manquent ? Une question que vont ressasser les responsables d’établissements, déjà très occupés, par ailleurs, par la mise en place des mesures barrières.
Les Français et la montagne en hiver
Selon une étude retranscrite sur entreprises.gouv.fr, le portail de la Direction générale des Entreprises, la montagne en hiver attire de nombreux Français : chaque année, un résident sur dix (9 %) réalise plusieurs voyages à la montagne l’hiver, près de deux sur dix (18 %) y séjournent chaque année et un sur quatre (25 %) occasionnellement. Un résident sur deux (48 %) ne part jamais à la montagne l’hiver. Parmi les résidents qui ne sont pas partis à la montagne au cours des trois derniers hivers, plus de la moitié (52 %) sont intéressés par la destination. Le principal frein au départ, notamment pour les jeunes, est le coût d’un tel séjour.
Eliséo Mucciante
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