Le temps passe vite. Depuis plusieurs années déjà, le développement durable s’inscrivait comme un des principaux moteurs de croissance pour nos entreprises, boostant sans cesse les innovations tant il apparaissait nécessaire de changer nos façons de consommer. Mais voilà ! A force d’argumentations commerciales, la sincérité vint à manquer et le public à se lasser.
Ainsi, le paroxysme fut sans doute atteint lorsqu’un fabricant de piscines choisit pour argumentaire principal de mettre en avant la construction de ses coques en bouteilles recyclées. Peut-on sérieusement acheter une piscine en espérant en faire un acte citoyen ? Affaibli par ce type de stupidités, la fibre écologique pourrait bien faire long feu.
Cette ressource éventée, il était temps pour nos professionnels du marketing de trouver une nouvelle carte à jouer. L’entreprise « no stress », autrement dit l’entreprise respectueuse de ses salariés sera-t-elle la prochaine cible ? En cette période de crise, caractérisée par une baisse de moral de la population, de vagues de suicides intempestives dans plusieurs grandes entreprises et la peur de chacun de perdre son emploi, l’épanouissement du salarié sur son lieu de travail apparaît en effet comme une nouvelle valeur refuge.
Pour le patron malin, il s’agit avant tout d’un choix stratégique. Le salarié, détendu et attaché à son entreprise, n’en sera que plus efficace, respectueux et fidèle. Un accord gagnant-gagnant en somme. Mais pour les professionnels de la communication et autres profiteurs de situation, il en va autrement. « Comment ne pas être sensible à ces entreprises humanistes, où la terreur ne règne pas en maître mais, au contraire, où la politique managériale repose sur la prise en compte de l’individu et sur le bien-être collectif ? » se disent-ils dans l’espoir de séduire une nouvelle clientèle. En récupérant cette philosophie à des fins mercantiles, les faiseurs de profit à tout prix pourraient encore réduire à néant les efforts des entreprises les plus sincères.
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