En innovant dans la transformation de véhicules poids lourds et engins spéciaux, la start-up industrielle basée à Dagneux répond aux enjeux économiques et environnementaux de la Supply Chain.
« Néotrucks, c’est une belle réussite aindinoise et une start-up à suivre », pouvait-on entendre, le 21 février dernier, à l’occasion d’une visite de terrain du conseiller régional Alexandre Nanchi, délégué à la simplification administrative et aux relations avec Régions de France. Une belle aventure industrielle et écologique qui a débuté fin 2020.
« Nous sommes nés de l’idée de sortir, autant que faire se peut, sur certains usages, de l’économie linéaire en privilégiant l’économie circulaire, a rappelé Yves Giroud, président fondateur de Néotrucks. Plutôt que de créer, encore et toujours, un véhicule neuf qui fait appel à des ressources planétaires, nous réemployons, en partenariat avec Renault Trucks, un poids lourd qui existe déjà. En l’occurrence, un tracteur thermique qui a eu entre quatre et cinq ans de vie sur la route. »
Transformés en engins logistiques 100 % électriques, ils sont utilisés pour le déplacement de semi-remorques sur des sites industriels, logistiques ou aéroportuaires. En moyenne, un véhicule Néotrucks évite 65 tonnes de CO2 lorsqu’il est utilisé en remplacement d’un équivalent thermique contribuant ainsi à des réductions substantielles des émissions de gaz à effet de serre et des nuisances sonores.
Évoluant en sites fermés, limités à 25 km/h, ces tracteurs ne requièrent pas de permis poids lourds. Installée à Dagneux, dans les locaux de son partenaire Transports Feuillet, Néotrucks a connu une croissance significative de son chiffre d’affaires, en passant de 450 000 € en 2022 à 3,3 M€ en 2023.
« Sur 2024, nous serons plutôt à 2 M€, compte tenu du ralentissement de l’activité, pour nous, à partir du mois d’avril, a précisé Yves Giroud. Si nous attendons le business, nous savons où il est. Les tests sont validés, mais les décisions sont repoussées en raison de l’actualité. »
Industrie du futur
Portée par cette dynamique, la start-up qui emploie sept personnes a consacré plus de 2,4 M€ à l’innovation, depuis sa création. « Nous nous inscrivons essentiellement dans la R & D, a souligné Yves Giroud. Nous n’avons pas d’usine et, globalement, les compétences sont chez Renault Trucks, carrosserie Brevet, etc. Notre rôle est d’apporter une propriété intellectuelle et industrielle, puis nous faisons réaliser nos véhicules par des sachants. »
En ce qui concerne le marché international, Néotrucks vient de livrer son premier poids lourd à une société de transport et logistique en Belgique. Non sans une certaine fierté, le président fondateur a fait savoir que la vie commerciale de l’entreprise a réellement débuté à partir de mars 2023. Cela se traduit notamment par la vente de 25 tracteurs de parc en rétrofit 100 % électrique, entièrement issus de l’économie circulaire. Un modèle baptisé Elyt (Electric Yard Tractor).
À cette commercialisation, il faut ajouter deux avitailleurs. Pour cette année, Néotrucks ambitionne une courbe à 15 ventes et souhaite s’ouvrir à d’autres typologies de véhicules comme un camion Ampliroll, pour les entreprises qui gèrent les déchets. En termes d’investissements, pour permettre son développement en France et en Europe, et approfondir sa gamme, la société a levé 3,250 M€ en septembre 2024. Elle a également bénéficié de l’aide “Industrie du Futur” de la Région, à hauteur de deux fois 16 000 €.
Carole Muet
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