Sur les hauteurs de Thônes, l’atelier d’Audrey Pechoux, Ô cœur dez’Alpes, fleure bon le cuir.
Soigneusement alignées et mises en scène, ses courroies personnalisées racontent chacune une histoire : les 18 ans d’un jeune homme, un mariage, une naissance ou tout simplement la fierté d’une ferme. Car ces gros colliers de cuir auxquels sont suspendues de magnifiques cloches, sont d’abord l’héritage d’une vieille tradition agricole alpine qui les fait retentir chaque été au cou des bovins, caprins et ovins. Si les « sonnailles » sont toujours utilisées dans les alpages, elles sont également devenues des objets prisés du grand public. Pour preuve, 40 % de la clientèle de cette bourrelière ne sont pas agriculteurs.
« Les gens me commandent des courroies personnalisées pour de grandes occasions. Je les crée en fonction de leurs souhaits. » Une gendarmerie a même la sienne… « Quand je me suis lancée il y a trois ans, je ne m’attendais pas à un tel succès ! », raconte l’ex-agricultrice de Manigod que des problèmes de santé ont contrainte à se reconvertir. « Je voulais rester en lien avec le monde agricole tout en ayant la possibilité de créer quelque chose de mes mains. »
Elle se lance en microentrepreneure en février 2022 et apprend sur le tas. L’activité décolle lorsqu’elle ouvre des ateliers tous publics où les participants découvrent son métier. Les réseaux sociaux et le bouche à oreille font le reste : depuis, Aurélie Pechoux vend des courroies dans toute la France. Son CA reste très cependant modeste (moins de 15 000 €).
Outre les courroies personnalisées, la bourrelière réalise aussi des courroies plus simples, que les animaux portent tous les jours, et répare les anciennes. Depuis peu, elle s’est par ailleurs diversifiée dans les colliers pour chiens et les ceintures.


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