Un an après l’incendie qui a détruit son magasin du centre-ville d’Annecy, le chocolatier en appelle au soutien de ses clients.
« Nous ne sommes pas morts, mais il faut venir nous aider ! » Le chocolatier Bruno Meyer ne tente pas de cacher son inquiétude. Un an après l’incendie qui a entièrement détruit sa boutique située en vieille ville d’Annecy, il tente de garder le cap pour ses salariés et pour ses futurs successeurs, sa fille, son fils et son gendre. « C’est extrêmement difficile », souffle celui qui, il y a un peu plus d’un an, envisageait de pouvoir sereinement prendre sa retraite d’ici cinq ans. L’échéance est désormais repoussée à des temps meilleurs. « Et il va falloir se battre, ça va être la guerre des tranchées », lâche-t-il.

Le 30 octobre 2024, le magasin du chocolatier disparaît totalement dans les flammes. A la veille d’Halloween, les rayons sont pleins. Trente mille euros de produits partent en fumée, auxquels s’ajoute le coût de la rénovation des locaux (pour 300 000 euros) tout juste terminée. Depuis, rien ne se passe, ou presque. « Nous avons pu vider les lieux et sommes en train de les assécher », détaille Sandrine, son épouse.
Le temps des assurances, des expertises et de la justice s’éternise. Dernier épisode en date, l’arrêté municipal de péril, qui devait être levé en septembre, devrait maintenant l’être mi-novembre. « Nous aimerions pouvoir rouvrir fin 2026, après avoir refait notre boutique à l’identique », poursuit l’artisan, non sans avoir émis des doutes… « Si on doit attendre juin 2027, il sera trop tard. »
En un an, la chocolaterie a vu son chiffre d’affaires fondre comme beurre de cacao au soleil : – 50 %, pour s’établir à 850 000 euros, contre 1,7 M€ auparavant. Elle a réussi à poursuivre son activité grâce à son atelier-boutique de Poisy construit en 2020 (1,5 M€ d’investissement pour 600 m2) où sont, depuis l’incendie, regroupés tous les salariés, soit 17 personnes.
« Nous étions une vingtaine avant, se souvient le dirigeant. Deux vendeuses sont parties et nous n’avons plus d’alternant. » La situation géographique de ces locaux n’est cependant pas comparable à celle des vieux quartiers. Les touristes n’y viennent pas et les clients du centre-ville ne font pas tous la démarche non plus. « Auparavant, nous réalisions 75 % de notre chiffre au centre-ville et 25 % ici. Si nous arrivons à atteindre 50 % de notre CA ante incendie à Poisy, c’est parce que nous nous sommes acharnés pour aller chercher des clients ».
La boutique en ligne, qui fonctionne depuis cinq ans, participe pour 5 % à 10 % des ventes. Et les nouveautés qui ont été développées contribuent également à gagner de précieux points. La chocolaterie propose en effet, outre son traditionnel assortiment de bonbons et bouchées, une gamme de biscuits (depuis un an) et des glaces qui ont nécessité un investissement de 50 000 euros.
L’entreprise artisanale demeure encore profitable cette année, mais Bruno Meyer redoute le prochain exercice, s’il n’a pas réussi de réintégrer les bords du Thiou. « Nous avons encore des prêts en cours pour la rénovation du magasin qui a brûlé et pour Poisy, auxquels s’ajoute un prêt garanti par l’Etat », énumère-t-il, non sans inquiétude.

Profiter de toutes les fêtes
Les fêtes dopent les ventes du chocolatier. La fin de l’année représente 30 % de ses ventes, ainsi que Pâques. Le reste est lissé sur l’année, mais Bruno Meyer profite de chaque occasion pour proposer des produits spécifiques : la fête d’automne, le retour des alpages, Halloween, l’Avent, la Saint-Valentin, les 1er et 8 mai, les fêtes des mères et pères, etc.









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