Dans un département où la filière bois emploie quelque 5 000 personnes et représente un nombre important d’acteurs, la nouvelle ne manquera pas de choquer. À travers la proposition RED III, la Commission européenne menace de sortir le bois non transformé de la catégorie des énergies renouvelables.

Fransylva (la Fédération des syndicats de forestiers privés de France), par la voix de son président, Antoine d’Amécourt, dénonce dans une tribune parue dans FigaroVox le 6 février, une « décision aux conséquences contre-productives en termes de politique climatique, alors que le bois constitue une alternative aux énergies fossiles permettant de minimiser les émissions de CO2 dans l’atmosphère », avant de s’inquiéter de son impact économique pour les propriétaires forestiers.
« Le bois-énergie a toujours été un coproduit de la gestion forestière et des usages du bois, il leur est indispensable », argue-t-il. Aussi, aux côtés de Fransylva, Amorce (réseau national des territoires engagés dans la transition écologique), le Comité interprofessionnel du bois-énergie (CIBE), les Experts forestiers de France, la Fédération nationale du bois (FNB), la Fédération nationale des communes forestières (FN Cofor), la Fédération des services énergie environnement (Fedene), France Bois Forêt (FBF), l’Union des coopératives forestières (UCFF) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) ont lancé une pétition sur la plateforme Change.org pour tenter d’infléchir la décision.
Mais toutes les initiatives prises en matière d’énergie ne sont pas négatives pour notre territoire, y compris du côté de la Commission européenne qui vient de reconnaître le nucléaire comme moyen de production d’hydrogène vert. Un domaine dans lequel l’Ain est bien placé, grâce au site de stockage sous-terrain d’Étrez.
À l’origine, il s’agissait de répondre à une crainte « que les électrolyseurs fassent grimper la demande et ne cannibalisent l’électricité renouvelable destinée aux usages courants, explique le site Euractiv. La Commission a [donc] travaillé sur un ensemble de règles visant à garantir que la production d’hydrogène vert n’utilise que des sources “additionnelles” d’électricité renouvelable. […] Pendant des mois, les responsables politiques français ont fait pression sur Bruxelles pour faire valoir que ce gaz pouvait également provenir d’une électricité nucléaire à faible teneur en carbone, et pas seulement des renouvelables ».
Les nouvelles règles ont été actées le 10 février et donnent raison à la France sur ce point. Cocorico, donc ! Toujours à propos de nucléaire, selon Les Échos du 9 février : pour « trouver les 50, voire 60 milliards d’euros nécessaires au financement du nouveau programme d’EPR voulu par Emmanuel Macron », « plusieurs voies sont explorées dont celle – inédite – de mettre à contribution l’épargne des Français, via le fonds qui centralise les avoirs placés par les ménages sur leurs Livrets A ».
Bonne idée ! Ces avoirs représentaient plus de 375 milliards d’euros fin 2022, selon la Caisse des dépôts. Il y aurait donc largement de quoi répondre au besoin. Rappelons que la centrale du Bugey est pressentie pour accueillir une paire d’EPR supplémentaires.
Sébastien Jacquart
Crédit photo à la une : DepositPhotos
Pour aller plus loin sur l’hydrogène « vert », l’énergie et l’extraction :
https://www.arte.tv/fr/videos/112016-000-A/l-hydrogene-vert-eldorado-ou-mirage/
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