Le chef de l’Etat est attendu ce soir et demain, jeudi 13 février, à Chamonix/Saint-Gervais pour annoncer des mesures (très attendues) de protection du mont Blanc. Sur fond de surfréquentation et de réchauffement climatique.
Mise à jour le 13 février. Le président de la République se rendra demain, dès 8h, sur la mer de Glace pour constater l’ampleur du dérèglement climatique et présenter des mesures visant à préserver le mont Blanc. Il s’agit du plus grand glacier de France, et le 3e des Alpes, dont le recul s’accélère inexorablement sous l’effet du réchauffement (Ndlr, la mer de Glace a perdu plus de 120 mètres au cours du siècle dernier ! Et selon le glaciologue Luc Moreau, il resterait actuellement 40 mètres de glace… avec la fonte estimée de 8 à 10 mètres par an, elle pourrait rapidement disparaître), « Il sera accompagné de scientifiques experts du climat et de la biodiversité dans l’objectif d’échanger sur des solutions et les actions à conduire pour renforcer la transition écologique », informe l’Elysée.
« Il faut réguler l’accès »
De Chamonix, il se rendra ensuite à Saint-Gervais où il doit rencontrer élus et acteurs de l’accès au mont Blanc, qui souffre de surfréquentation et d’incivilités. En septembre dernier, Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais, avait alerté le chef d’Etat dans une « Lettre ouverte d’un gilet blanc au président Macron » pour lui demander de prendre sans attendre des mesures pour protéger le plus haut sommet d’Europe. « Monsieur le Président, s’occuper des forêts d’Amazonie, c’est très bien. Ignorer ce qui se passe sur le mont Blanc et laisser perdurer l’irrespect, ce n’est pas tolérable », avait-il écrit.
« Cette situation n’a que trop duré ! Il vous appartient donc de choisir ce que vous voulez laisser aux générations futures et faire de ce sommet mythique français et européen, sachant que seules deux alternatives existent. La première, le consacrer comme parc d’attraction national où chacun pourra admirer des otaries jonglant avec des ballons ou y tirer de beaux feux d’artifices et dans ces cas il vous suffira de procéder au déclassement de ce site classé, la seconde faire écrire et voter sans délai la réglementation qui permette dès 2020 de sanctionner sévèrement tous les hurluberlus qui y contreviendraient et restaurer ainsi la paix au Mont-Blanc. »
L’édile a été entendu. Emmanuel Macron devrait aller dans son sens et annoncer la protection du mont Blanc par l’entrée en vigueur d’un arrêté préfectoral, comme cela a été notamment annoncé lors du 4e conseil de défense écologique, qui s’est tenu ce 12 janvier à l’Elysée. Cette aire visant à préserver les habitats naturels sera effective d’ici la fin de l’année, après concertation avec les élus et acteurs locaux. « Cette protection est compatible avec une fréquentation et avec une activité touristique mais elle doit être raisonnée », a d’ores et déjà déclaré le président de la République. « Si le mont Blanc n’est plus le mont Blanc, alors ce sera fini, plus personne ne viendra. Nous devons donc réguler, mettre des interdits et utiliser nos pouvoirs de police environnementale pour former et réprimer si nécessaire. » Des mesures avaient déjà été prises en 2019 par le préfet de la Haute-Savoie pour rendre obligatoire la réservation (nominative) en refuge.
D’autres sujets sont inscrits à l’ordre du jour. Avec un peu plus tôt dans la journée, le lancement de l’Office français de la biodiversité (OFB), né le 1er janvier de la fusion de l’Agence française de la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, et le réchauffement climatique. Un déplacement très attendu à quelques semaines des municipales…
Comparatif visuel 1919 / 2019 de l’état de la Mer de Glace :
Par Patricia Rey
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« ACCÈS AU MONT BLANC : OBLIGATION DE RÉSERVER DANS LES REFUGES » : https://groupe-ecomedia.com/acces-au-mont-blanc-obligation-de-reserver-dans-les-refuges/
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