Exosquelette : Ski-Mojo relocalise sa production à l’ADTP

par | 03 février 2023

La société Jaksports produira cette année 100 % de ses exosquelettes Ski-Mojos en France, dont 60 % aux Ateliers du Thiou, à Cran-Gevrier (Annecy) et 40% en Isère.

Ski-Mojo : drôle de nom pour un engin qui ne l’est pas moins. Un engin qui se fixe à la taille au moyen d’un baudrier et dont les deux “jambes” articulées agissent comme un exosquelette, facilitant la pratique du ski. Pas question de “sex-appeal” ici, mais plutôt de pouvoir surnaturel sur les planches. « Il permet de réduire la fatigue et de skier plus longtemps », promet Gabriel Castelain, codirigeant actionnaire, avec Jean-Marc Glaude, de la société Jaksports qui le produit et le commercialise.

Et, pour la première fois depuis longtemps, la totalité de la production de cette saison sera réalisée en France, dans deux entreprises adaptées : l’ADTP (à Cran-Gevrier) et l’Afiph (en Isère). « Nous ne connaissions pas ce type de structures auparavant », explique Gabriel Castelain. « Nous y avons trouvé une grande expertise, du conseil et de la qualité. En plus du sens que cela a pour nous de faire travailler des entreprises de l’économie sociale et solidaire. »

Imaginé par un Britannique, le Ski-Mojo était auparavant fabriqué en Grande-Bretagne. Racheté en 2014 par Jaksports (Thônes – 74), il s’est rapidement imposé comme le produit phare de cette société de distribution de matériels de sport. « Il représente désormais 100 % de notre chiffre d’affaires », indique le dirigeant.

Un chiffre qui enregistre 70 % de croissance tous les ans et qui a atteint 1,5 million d’euros en 2021-2022. Pour 2022-2023, Jaksports vise un objectif de 2,5 millions d’euros. L’an dernier, 4 000 unités ont été fabriquées et vendues, en France et à l’étranger (l’export pesant pour 25 % du chiffre d’affaires). « On fabrique en fonction de la trésorerie dont on dispose », précise Gabriel Castelain. « Cette année, on peut faire 7 000 pièces, dont 60 % seront réalisées à l’ADTP et 40 % à l’Afiph. »

Si la relocalisation de la production en France a notamment permis de réaliser des économies de transport, elle a également nécessité un investissement de 660 000 euros pour lequel la Région a voté une subvention de 330 000 euros au bénéfice de Jaksports. « Notre stratégie est maintenant de nous structurer pour pouvoir ensuite nous diversifier », indique le dirigeant. En effet, très saisonnière, l’activité du Ski-Mojo ne permet pas, pour l’instant, de fidéliser du personnel qualifié. Forte de six personnes (dont les deux dirigeants), la PME réfléchit donc à d’autres utilisations de son orthèse dans des métiers où des postures fatigantes doivent être tenues dans la durée.

20 000 skieurs dans le monde utilisent le Ski-Mojo.

« Une diversification bienvenue pour l’ADTP »

« Ce marché nous permet de maintenir au travail des personnes en situation de handicap », explique Bruno Vilain directeur général d’ADTP. Confrontée à un début d’année difficile, avec une hausse de ses coûts (+160 000 euros d’électricité notamment) et des clients qui écoulent leurs stocks et qui, donc, la font moins travailler, l’entreprise adaptée voit dans le Ski-Mojo un moyen de se diversifier et d’être moins dépendante du secteur automobile.

« Il comptait pour 80 % de notre activité avant la covid, et maintenant, nous sommes à 50 %. » Une vingtaine de personnes oeuvrent au montage du Ski-Mojo qui a représenté, l’an dernier, 160 000 euros de chiffre d’affaires pour l’ADTP, sur un total de 13 M€ en 2022 (contre 14 M€ en 2019), avec 634 salariés sur cinq sites.

Subventionné par la Région, Gabriel Castelain, codirigeant de Jaksports, a présenté le Ski-Mojo à Catherine Pacoret, conseillère régionale, dans les ateliers de l’ADTP, où l’engin est fabriqué.

Sylvie Bollard
Ima à la une : ©Ski-Mojos

1 Commentaire

  1. Audic

    Bonjour je suis sur la station de ski de Peyragudes dans les hautes Pyrénées et je voudrais faire de la location de ski mojo je recherche la société qui distribue le ski mojo et ses accessoires merci

    Réponse

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