Le géant du e-commerce chinois est à l’assaut des entreprises françaises. Rencontre avec Sébastien Badault, directeur général France d’Alibaba.
Site e-commerce numéro 1 en Chine avec 450 millions de e-consommateurs, Alibaba est devenu un véritable empire depuis sa création en 1999 par Jack Ma. Directeur général d’Alibaba France depuis décembre 2015, Sébastien Badault, passé notamment par Google et Amazon, veut convaincre les marques françaises d’exporter vers l’empire du Milieu via sa plate-forme à destination des particuliers chinois. Interview.
Que représente le marché chinois pour les entreprises françaises désireuses d’exporter en Chine ?
450 millions de consommateurs, dont 300 millions de jeunes âgés de 25 à 35 ans fraîchement passés dans la classe moyenne. Les consommateurs chinois sont très curieux de ce qui se passe à l’étranger et restent à l’affût des dernières tendances. Ils sont friands de marques françaises de mode, de cosmétique mais aussi de tout ce qui touche à l’univers de l’enfant et à l’alimentation. Ils apprécient énormément les produits, comme le vin par exemple. Il faut savoir aussi qu’ils chinois peuvent se rendre sur les applications de e-commerce six à sept fois par jour pour consulter les offres !
Quels types d’entreprises ont une carte à jouer avec Alibaba ?
Les grandes marques ont compris l’intérêt et exportent déjà en Chine à l’image de Décathlon, Lancôme ou encore L’Oréal. Mais les plus petites, comme L’Occitane, ont déjà sauté le pas et rencontrent un véritable succès. Les PME ont une vraie carte à jouer et sont très réactives. On sent de plus en plus chez les marques françaises la volonté de vendre en Chine.
Comment fonctionne Alibaba pour faire le pont entre la France et la Chine ?
Il y a Tmall pour les marques chinoises et Tmall Global, la plate-forme transfrontalière lancée en 2014, qui permet aux marques étrangères d’exporter avec une facilité de gestion inégalée. Nous aidons celles-ci à se positionner sur le marché chinois, à sélectionner leurs produits mais aussi à collecter énormément de données sur le consommateur. Avec Alibaba, les marques ont l’opportunité de pouvoir tester le marché chinois. Nous offrons également la possibilité aux entreprises de travailler avec un Tmall partner, un partenaire expert du online qui aide à traduire la communication de l’entreprise.
Franchir le cap avec Alibaba, est-ce un investissement colossal ?
Il faut investir du temps, mais financièrement ce n’est pas énorme. L’investissement est très abordable pour voir ce que valent les produits auprès de 450 millions de consommateurs. Les retours d’expérience sont très bons. Pour réussir, il faut tester différentes choses et travailler l’animation. Les promotions toutes les heures, ils adorent ça.
D’ici 2020, quelles sont les ambitions d’Alibaba ?
Nous aimerions atteindre 700 millions de e-consommateurs d’ici 2020. L’objectif dans les dix à quinze prochaines années est de toucher deux milliards de clients. Alibaba aujourd’hui, c’est 65 % du e-commerce en Chine qui représente lui-même 15 % du retail total, contre 3 % en France. C’est un canal de vente beaucoup plus mature. Nous avons la volonté de nous ouvrir sur le monde et de rendre la plate-forme profitable à 10 millions d’entreprises dont une grande partie de françaises.
Marie BOULLENGER pour Réso Hebdo Eco – www.facebook.com/resohebdoeco
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