La BCGE table sur une faible croissance

par | 21 décembre 2016

Selon les prévisions de la Banque cantonale de Genève (BCGE), la croissance genevoise ne dépassera pas 1,1 % en 2017, après 0,9 % en 2016. Principal responsable : le coup de froid sur le secteur horloger, qui pèse pour 68 % dans les exportations du canton.


A Genève, la croissance du PIB s’est limitée à 0,9 % en 2016, et la BCGE table, dans ses prévisions conjoncturelles annuelles sur 1,1 % en 2017 (contre 1,3% en Suisse et 1,5% dans la zone euro). L’horlogerie, qui représente 68 % des exportations cantonales, a enregistré un fort recul, qui a pesé sur l’activité économique du canton.

« D’un point de vue conjoncturel, les groupes horlogers très orientés vers l’Asie souffrent plus que d’autres. Ils sont encore dans la phase d’absorption des stocks et ont vécu un véritable choc. Mais on peut faire confiance aux horlogers genevois pour se relever» a expliqué Valérie Lemaigre, économiste en chef de la Banque cantonale de Genève (BCGE). «Genève restera en deçà de la croissance suisse, qui sera légèrement plus marquée. Et il est vrai que le sentiment des Genevois est au plus bas dans la plupart des secteurs».

Pas de reprise de l’emploi

D’où des conséquences directes sur l’emploi qui continue de se détériorer à Genève. Ce qui influe sur la consommation privée et les ventes des distributeurs.

« Nous n’attendons pas d’amélioration dans ce domaine dans les prochains mois», a précisé Valérie Lemaigre. «En Suisse, pour créer de l’emploi, la croissance économique doit dépasser 1,5 %.

En revanche, la branche de l’immobilier ne devrait pas connaître de choc, malgré un taux de vacance qui restera élevé dans le segment des bureaux. Les prix témoignent d’un rééquilibrage en douceur : mois après mois, le coût des maisons individuelles et des appartements s’éloigne des sommets atteints en 2012, relève la BCGE. A noter que les prix ont plus particulièrement reculé dans le segment résidentiel. Et pour l’heure, le risque de bulle immobilière semble s’éloigner.

Stabilité des taux d’intérêt et des changes

Par ailleurs, fortement corrélés à la politique monétaire européenne, les taux d’intérêt bas et les taux de change resteront stables.

«La Banque nationale suisse (BNS) se fait fort de contrecarrer les mouvements de spéculation», a commenté sur ce point Valérie Lemaigre, indiquant que la BCGE table plutôt sur la stabilité du dollar, «qui n’est pas sensé s’apprécier même si actuellement les spéculateurs le poussent à la hausse».

Ainsi, les politiques des banques centrales sont déjà parvenues à réduire les risques de déflation et ont permis de générer une stabilité des prix. Pour se poursuivre, la croissance attend désormais le relais d’une accélération de la productivité. Celle-ci s’exprime notamment par les dépenses élevées en R&D et par l’innovation, par une forte interaction entre les investissements en éducation et en formation, ou encore par l’implication entre les universités et les entreprises.

«On a besoin de conditions-cadres attractives pour favoriser les investissements étrangers, et réduire les inégalités», a toutefois estimé Valérie Lemaigre. «La croissance viendra des PME qui ont le regard fixé sur leur rentabilité, leurs impôts, leurs tâches administratives mais pas sur le niveau des taux d’intérêt» a complété Blaise Goetschin, président de la direction générale de la Banque cantonale de Genève.

Le groupe BCGE comprend 22 agences à Genève et exerce certains de ses métiers à Lausanne, Zurich, Lyon, Annecy, Paris, Dubaï et Hong Kong. Il occupe 737 personnes (en équivalent plein temps).

 

 

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