Je partage avec bon nombre des responsables de presse écrite traditionnelle une inquiétude : la disparition progressive de ce média, grignoté petit à petit par la presse gratuite et plus encore par l’information numérique.
Certains prétendront que je prêche ainsi pour ma paroisse, en essayant de préserver mon journal de la concurrence. C’est de bonne guerre mais ce n’est pas la seule raison. L’objectif est avant tout de mettre en garde l’ensemble des lecteurs soucieux de la richesse et de la diversité de l’information contre les risques de paupérisation liés au déplacement des sources de renseignements. La présentation récente de plusieurs statistiques inquiétantes, confirmant cette tendance, m’incite à reprendre mon bâton de pèlerin.
En effet, le web est devenu le premier support consulté par les Français, avec 38% de « parts de marchés ». Malheureusement, il est par ailleurs avéré que les nouveaux médias (sites internet locaux, blogs, réseaux sociaux) ne produisent que 4% de l’information originale ; la presse généraliste et les journaux spécialisés (droit – économie) apportant quant à eux 60% des informations nouvelles.
En d’autres termes, cela veut dire que les sites internet se contentent, pour l’essentiel, de reprendre (de voler ?) à leur compte l’information produite par les médias classiques, seule solution évidente pour rendre viable un service basé sur la gratuité.
Alors que ferons-nous quand, à force de voir leur taux de lecture chuter, les journaux traditionnels auront disparu et avec eux, le flot d’enquêtes, de dossiers, d’articles de fond, d’analyses et de scoops….
C’est sans doute pour apporter une réponse satisfaisante à cette problématique que le New York Times, le Financial Times, l’Express, Le Figaro… envisagent de rendre payante leur édition en ligne : une façon de proposer un service de valeur. Espérons que cette décision fasse boule de neige…
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