À Tresserve, Nicolas Tournier ressuscite ce château abandonné au bord du lac, pour en faire un lieu événementiel.
L’hôtelier n’a pas hésité longtemps lorsqu’il a fallu acheter aux enchères le château de Bonport-Tresserve en 2013, pour la somme de 275 000 euros. « Je l’ai repris sans trop réfléchir. Par affect », reconnaît Nicolas Tournier, qui y a vécu enfant. Son père, Joseph Tournier, hôtelier à Courchevel, en avait fait l’acquisition en 1970, avant de le céder dix ans plus tard. Mais en 2013, ce château n’était plus qu’une ruine – qui se résumait à deux tours, un pan de mur côté lac et le sous-sol –, après avoir été ravagé par les flammes en 2008, alors qu’il abritait une discothèque.
Une reconstitution dans les règles de l’art
Aujourd’hui, Nicolas Tournier peut se targuer de lui avoir redonné son lustre. « J’ai souhaité le refaire plus beau qu’il ne l’avait jamais été, pour pouvoir l’exploiter et y accueillir des événements », explique-t-il.
Après les travaux de déblaiement et de sécurisation engagés il y a maintenant huit ans, il sollicite les Bâtiments de France pour élaborer les nouveaux plans de ce lieu classé qui se dresse sur les rives du lac du Bourget. .
Quant à la décoration, elle mêle tradition et modernité. « J’ai aussi voulu miser sur les extérieurs en redonnant vie à ce parc d’un hectare, les pieds dans l’eau », ajoute Nicolas Tournier. Un atout à une période où la pandémie a décuplé la demande de plein air.
8,4 millions d’investissement
Depuis sa réouverture en juin, le château de Tresserve – qui s’étend sur 1 700 mètres carrés et compte plusieurs salles, dont une de 300 m2, une cuisine professionnelle, un salon fumoir et un dancefloor – peut accueillir jusqu’à 500 personnes. Il s’agit d’un lieu d’exception, privatisable entièrement ou en partie, que le propriétaire loue à des particuliers comme à des entreprises pour des shootings, anniversaires, mariages, remises de diplômes, formations, assemblées générales, séminaires et autres événements exceptionnels. Des services hôteliers sont également proposés à la carte pour répondre à toutes les demandes. « Pour l’heure, nous disposons de cinq chambres (dont deux suites), mais d’ici deux ans, huit autres seront aménagées au dernier étage », précise Nicolas Tournier.
Après un démarrage au fil de l’eau cet été, les réservations s’accélèrent ces dernières semaines, notamment en provenance de la clientèle internationale (des groupes et des particuliers), séduite par l’élégance, les prestations et l’emplacement privilégié du château.
Interrogé sur la rentabilité de cet investissement, dont le montant atteint 8,4 millions d’euros (acquisition comprise), Nicolas Tournier estime parvenir à l’équilibre d’ici trois à quatre ans. D’autant que l’homme n’est pas novice dans le monde du business. À la tête de la holding NTC, il possède l’hôtel 5 étoiles Le Lana et la discothèque Les Caves à Courchevel, la plage d’Annecy, le restaurant Bank (Drumettaz) et deux autres sociétés de services, dont une de location de voitures de prestige. En 2020, le groupe implanté à Courchevel (avec des bureaux à Aix-les-Bains aussi) affiche un chiffre d’affaires consolidé de 16 millions d’euros pour vingt salariés et jusqu’à 230 en saison.
Patricia Rey
Bravo ,pour ce magnifique chateau,lieu de prédilection.
GEO TOURNIER doit être fière de son fils pour avoir redonner
vie a cette beauté .