Nord-Isère : le tourisme estival rattrape l’hivernal

par | 11 octobre 2019

Cet été, le tourisme dans les campings et les gites ruraux de l’Isère a profité à plein de l’effet canicule et des vacances à bon marché.

Avec 71 % des hôteliers, gérants de campings ou autres modes d’hébergement marchands qui se déclarent satisfaits, le tourisme isérois dresse un bilan positif de la saison d’été. Le niveau de fréquentation a été identique à celui de l’été dernier et la saison s’est achevée sur un mois de septembre qui a permis à des professionnels de récupérer en partie la fréquentation que la canicule leur a ôtée.

« Au total, à l’issue de la saison, près de 3 millions de nuitées marchandes devraient [ndlr : on attend les chiffres définitifs de la mi-octobre] ainsi avoir été enregistrées dans le département avec un taux de remplissage moyen des hébergements marchands de 46 % », précise la note de conjoncture de Isère Tourisme.

Le document rappelant, au passage, que « la saison d’été pèse pour 42 % de l’activité annuelle de l’Isère, soit, presqu’autant que la saison d’hiver ». Après un mois de mai pénalisé par une météo tristounette, les professionnels ont pu se rattraper le mois suivant avec une fréquentation en hausse, notamment, dans les campings et les hébergements situés en milieu rural.

« 1,2 millions d’Isérois, touristes potentiels »

Même si les professionnels témoignent, cette année encore, d’un démarrage tardif de la saison en juillet, près de 80 % se disent toutefois satisfaits de l’activité du mois portée par la programmation événementielle (Jazz à Vienne, Berlioz, etc.) qui contribue à attirer Français et étrangers à la journée ou pour des séjours de courte durée dans les stations ou communes organisatrices.

La part de touristes locaux n’est donc pas à négliger. « Je considère toujours les 1,2 millions Isérois comme autant de touristes potentiels », assure Chantal Carlioz, Vice-président en charge du tourisme au Conseil départemental. L’effet canicule a touché tout le monde et la recherche de fraîcheur a joué en faveur de la montagne où de nombreuses réservations tardives ont été enregistrées pour le mois d’août.

La fréquentation du mois, d’ailleurs, apparaît identique à celle de 2018, une bonne année de référence, déjà, légèrement supérieure à la moyenne des 4 saisons précédentes. Près d’un million de nuitées devraient ainsi être comptabilisées en août dans les hébergements marchands.

Les atouts de l’Isère

Les paysages naturels, le calme, la nature, la qualité de l’air, la multitude d’activités proposées, les nombreux festivals, animations culturelles et manifestations sportives peuvent expliquer le choix des vacanciers pour la destination Isère.

« Trois millions de touristes de l’été se répartissent sur une centaine de lieux. L’atout de l’Isère, c’est aussi l’accessibilité et la proximité des sites touristiques », confie Chantal Carlioz La facilité d’accès aussi, en particulier pour les habitants de la région (37 % des visiteurs), qui souhaitent multiplier les courts séjours tout au long de l’année.

La tendance à vouloir « se mettre au vert » se confirme également puisque les 3/4 des professionnels situés en milieu rural jugent l’activité « bonne » à « très bonne ». Les gîtes de France de l’Isère, par exemple, enregistrent des hausses de fréquentation de +28 % en juin, +8 % en juillet et affichaient complets la première quinzaine d’août (+6 % sur la saison par rapport à la moyenne sur 4 ans).

Les campings de l’Isère, situés en milieu rural, avec une capacité d’accueil de 14 000 lits touristiques, quant à eux, témoignent de belles progressions. En 2018, ils avaient déjà enregistré près de 500 000 nuitées, soit, une hausse de +20 % par rapport à la moyenne des 4 dernières saisons. Ils attirent une clientèle française mais également étrangère (38 %) en provenance des Pays-Bas, de Belgique, du Royaume- Uni, d’Allemagne…

Les résultats de l’été 2019 devraient confirmer cette bonne dynamique, l’hôtellerie de plein air répondant aux attentes des clientèles en terme de confort et de prestations, tout en restant à des prix abordables.

Le tourisme de plaine, comme ici en Bièvre, séduit autant pour sa verdure que pour ses dépenses de séjour moins onéreuses.

L’Isère attire l’Europe

Avec ses 23 stations de ski, le département de l’Isère est l’un de ceux qui, en France, possède le plus important domaine skiable. Ski alpin et ski nordique sont autant d’atouts pour ces stations qui, outre la clientèle régionale, s’ouvrent de plus en plus aux étrangers, notamment aux Britanniques.

Preuve en est que les 355 000 passagers ayant atterri l’hiver dernier sur la piste de l’aéroport de Grenoble, à Saint-Etienne de Saint-Geoirs, étaient majoritairement des sujets de sa Gracieuse Majesté. Ils ont mis le cap sur les pistes des stations dont les remontées mécaniques se sont partagées 130 M€ de recettes, tandis que l’on enregistrait 4 millions de nuitées marchandes, en hausse de 4 %.

Des sites religieux ou historiques

Mais l’Isère joue également la carte de la belle saison. « La clientèle d’été, majoritairement régionale, vient chez nous pour les grands espaces, la proximité avec la nature et les gîtes ruraux », précise Vincent Delaître, directeur d’Alpes Isère Tourisme. Si 60 % des vacanciers de l’été viennent de la région Aura, Belges et Hollandais sont de plus en plus nombreux à investir les montagnes.

En quête de fraîcheur et de verdure, les uns et les autres sont séduits par le calme des stations dites villages « qui récoltent les fruits de leur politique de diversification avec de multiples activités ludiques et sportives pour tous les publics ». Les lacs naturels (Laffrey, Paladru (notre photo), etc.) et les retenues hydroélectriques (Monteynard, Sautet, Vallée bleue) sont autant d’aimants pour un tourisme qui cible aussi les sites religieux ou historiques.


Par Éliseo Mucciante et Jacques Savoye.


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