Une fois n’est pas coutume, il me faut saluer le travail de mes confrères de la télé. Loin des reportages imbéciles sur « les nouveaux délinquants de la route » ou autre menace à notre sacro-sainte sécurité, le magazine de France 2, « Envoyé spécial », a diffusé jeudi 18 une excellente enquête dévoilant des pratiques que je dénonce depuis longtemps : l’obsolescence programmée. Ou comment, du fabricant au vendeur, en passant par les distributeurs, tout le monde se ligue pour vous convaincre que racheter, c’est moins cher que réparer.
On découvrait au fil du reportage que les bons conseils des vendeurs sont plus inspirés par la prime qu’ils vont toucher que par la qualité réelle des produits. On y apprenait que les seules choses que savent fignoler les services de dépannages, ce sont les devis (payants) et les factures. Et surtout, on se voyait confirmé ce que l’on soupçonnait déjà : les appareils électroménagers sont conçus pour tomber en panne au bout de quelques années. Mais pas les cinq premières. Ainsi, les extensions de garantie ne servent à rien dans 97 % des cas.
Et s’il y a une paire de décennies, un fabricant de machines à laver avait adopté pour slogan « construit pour durer », aujourd’hui, les roulements sont impossibles à remplacer puisque moulés dans les tambours. Quant à ces derniers, ils sont plus souvent en plastique qu’en inox et ne peuvent alors résister aux températures des programmes sans se déformer.
Le consommateur serait-il le dindon de la farce ? C’est aussi un peu de sa faute. La qualité se paye ; il l’a oublié depuis longtemps. Personnellement, je préfère renoncer à certains équipements plutôt que d’acheter ces attrapes couillons.
Mais j’ose espérer que les entrepreneurs de l’Ain sont au-dessus de ces pratiques qui constituent un véritable scandale à l’heure du développement durable. Je le crois même fermement, convaincu chaque jour par les reportages que nous réalisons sur les entreprises innovantes. Car c’est la seule obsolescence valable : celle qui rend un objet désuet non pas à cause de sa médiocre qualité, mais du fait des progrès technologiques.
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