On aime s’y réfugier pour se couper du quotidien et s’accorder une parenthèse hivernale hors du monde, dans une ambiance ouatée. Petit tour d’horizon sur notre territoire de ces lieux isolés qu’il est prudent de rejoindre, pour la plupart, avec un professionnel de la montagne. Une sélection en forme de coups de cœur.
1. Savoie / Neuvache : refuge de Terre rouge (A)
Au coeur de la vallée de la Neuvache, à Valmeinier, le refuge de Terre Rouge est tout jeune, construit en 2017 au lieu-dit La Sausse, à 2 180 mètres d’altitude. Pour y accéder, Gaspard, le gardien depuis un an et l’aide gardien durant sept ans, conseille de partir du parking de Grange Bernard (1 690 m), à côté du garage des machines de la station.
« Cet itinéraire est à privilégier, car bien moins exposé que les traces que l’on trouve sur la carte IGN. Il faut suivre la piste jusqu’à la Chenalette, puis le fond du vallon afin d’atteindre la croix de la Portète, passer la passerelle sur la Neuvache avant de longer la forêt de bouleaux. La dernière montée est celle qui mène à Notre Dame des Neiges où une dernière traversée conduit au refuge. »
Le bâtiment, tout en pierre et bois, est chaleureux avec sa grande pièce commune réchauffée par un poêle à bois, ses six dortoirs, de 4 à 10 places, mais aussi bien équipé avec notamment un sas d’entrée avec séchoir…
Un lieu idéal pour passer une nuit (sur le tour du mont Thabor) ou plusieurs afin de rayonner en étoile vers des sommets proches, comme Roche Noir (885 D +) ou la pointe de Terre Rouge (889 D +). Les randonneurs en raquettes trouvent aussi plusieurs jolies balades en fond de vallon. Gardé du 11 janvier à mi-avril 2025. Accès environ 2 h 30 (492 m D +). refuge-terre-rouge.fr
2. Savoie / Vanoise : Refuge du Roc de la pêche (B)
Facilement accessible à la belle saison, le refuge du Roc de la Pêche se mérite en hiver, après environ 2 h 30 de ski de randonnée. Depuis Pralognan-la-Vanoise, il faut suivre les pistes de ski nordique qui remontent la vallée de Chavière jusqu’au pont de Gerlon où commence l’itinéraire de haute montagne.
Depuis ce point, la tâche est facilitée par le gardien, qui dame une piste utilisée pour le ravitaillement. Celle-ci continue du côté gauche (moins exposé), en fond de vallon, souvent en forêt. Sur la carte, il faut suivre la direction de Montaimont, où l’on devine les toits des bergeries enfouies sous la neige, jusqu’au Roc de la Pêche.
À côté d’une jolie chapelle, le refuge est composé de plusieurs bâtiments aux allures de chalets savoyards, avec des toits en lauze. Le plus vaste abrite la salle commune, avec son bar et sa cheminée. Côté couchages, on se croirait presque à l’hôtel, avec des dortoirs de 4 ou 6 personnes (tous avec douche) et deux chambres doubles avec w.-c. et douche. Les hôtes peuvent également profiter d’un sauna (en supplément).
C’est le genre d’établissement parfait pour dormir plusieurs jours et profiter des randonnées alentour : le col de Chavière, le passage de Rosoire ou encore le roc du Blanchon. Gardé en hiver. Dates non confirmées à l’heure où nous mettons sous presse. lerocdelapeche.com
3. Savoie / Tarentaise : refuge du Nant du beurre (C)
Niché 2 080 m d’altitude, en versant sud, sur les hauteurs de Naves, à l’entrée de la vallée de Tarentaise, le refuge du Nant du Beurre est un petit havre de paix avec vue imprenable sur la Lauzière, le Cheval Noir et les sommets de Vanoise.
Pour y accéder, après La Léchère les Bains, nous suivons une route de montagne depuis Petit Coeur jusqu’à Grand Naves et stationnons la voiture au niveau du domaine de ski de fond. En raquettes, nous empruntons l’itinéraire balisé (entre 2 h 30 à 3 heures de montée, 700 m D +) alors qu’en ski de randonnée, le circuit suit notamment assez longtemps les pistes de ski de fond et rejoint le replat au coeur du vallon (compter environ 2 heures, 700 m D +).
Construit en 2012, face à l’ancien refuge, le bâtiment abrite une salle commune largement ouverte sur les cimes et peut accueillir 38 personnes réparties dans des dortoirs de 6, 5 ou 4 places.
Depuis le Nant du Beurre, plusieurs randonnées à ski sont possibles comme La pointe de Dzionfié (700 D +) ou encore Le Quermoz qui offre une vue à 360 (Aravis, Vanoise, mont Blanc…). Un beau camp de base ! Refuge gardé de mi-décembre à mi-mars. Également accessible depuis Arêches. Tél. 09 70 02 16 63 refugedunantdubeurre.fr
4. Haute-Savoie / Giffre : refuge du Bostan (D)
Situé à 1 763 m d’altitude au-dessus du joli village de Samoëns, en Haute-Savoie, le refuge du Bostan, accueille les randonneurs en hiver autour d’un réconfortant feu de bois. Composé de sept dortoirs d’une capacité de dix à douze personnes chacun, ce grand chalet en bois, posé au milieu de l’alpage de Bostan, offre une vue étendue sur la vallée du Giffre.
Très prisé les week-ends, le refuge est accessible, en raquette ou ski de rando, depuis le parking du plan aux Arches, à Samoëns (comptez entre deux et trois heures en moyenne pour couvrir les 673 m D +).
Lieu de passage pour les plus sportifs, il constitue un bel objectif en soi pour les familles qui trouveront, côté restauration, une carte qui favorise les produits bio et locaux. « Ici, tout est transformé sur place », avance Bastien Froissard, le gardien.
Depuis le refuge, les randonneurs les plus aguerris pourront se rendre au col de Bostan, qui marque la frontière avec la Suisse, non sans s’être informés sur les conditions au préalable car « en hiver, même un parcours simple peut s’avérer dangereux », rappelle Bastien. Ouvert du 26 décembre à fin mars, les week-ends et tous les jours pendant les vacances scolaires. refugedebostan.fr
5. Haute-Savoie / Aravis : refuge de la Pointe percée (E)
Perché à 2 165 m d’altitude, le refuge de la Pointe Percée – Gramusset, blotti au pied du sommet éponyme (2 752 m d’altitude) est un cocon parfait pour déconnecter du quotidien et un point de départ idéal pour rayonner vers le col des Verts, la pointe des Carmélites, de Chombas…
On a plaisir à se retrouver en famille ou entre amis dans ce lieu tout beau tout neuf, (il a été réhabilité entièrement en 2021) qui abrite une grande salle à manger avec coin détente et bibliothèque, huit dortoirs (une trentaine de places) …
Ici, la gardienne Clarisse Binetruy valorise produits bio et/ou locaux et n’hésite pas à revisiter les spécialités savoyardes pour satisfaire les papilles de ses convives. Des dîners ponctués par de magnifiques couchers de soleil face à la chaîne du Bargy ou le pic du Jalouvre…
En hiver, le forfait “Rando” permet de rejoindre la vallée du Bouchet via le domaine skiable du Grand-Bornand et donne accès aux randonnées à destination du refuge via le télésiège des Annes (entre 300 m et 500 m D+ suivant l’itinéraire).
Mais « il n’y a ni marquage, ni sécurisation du parcours ensuite pour rejoindre l’établissement. D’où l’appel à la vigilance adressé aux pratiquants dans cet environnement de haute montagne », prévient la station. Ouvert le week-end, sur réservation, dès le 18 janvier, puis en continu du 1er février à début avril. refugelapointepercee.ffcam.fr
6. Ain / Jura : refuge de la Loge (F)
Dans le massif du Jura, le refuge de la Loge, à 1 436 m d’altitude, offre une vue imprenable sur tout le plateau du Jura et, par temps clair, sur la chaîne du mont Blanc. Situé au coeur de la station de ski de Lélex (Ain), caché entre deux pistes rouges, entouré de sapins, il offre une halte bienvenue aux randonneurs effectuant la traversée du Jura en raquettes ou en skis.
Le confort spartiate (ici pas de douches, mais toilette de chat au lavabo), est compensé par l’accueil chaleureux des gardiens Cathy et Franck Damois. Un grand dortoir unique accueille jusqu’à 19 personnes et une petite restauration à base de produits locaux est servie : croûtes au fromage, parmi une sélection provenant d’une fruitière voisine, viande de la boucherie locale, vin d’Arbois, etc.
À dix minutes à pied de la télécabine Catheline, le refuge est aussi accessible par des sentiers raquettes. Au départ de Lélex, la boucle du sommet du crêt de la Neige passe notamment, au retour, par le refuge (16 km, 522 D +). Ouvert tous les jours, des vacances de Noël jusqu’à fin mars. paysdegex-montsjura.com
LORÈNE HERRERO, NADÈGE DRUZKOWSKI ET HÉLÈNE VERMARE
Cet article est issu de notre magazine Naturez-vous Automne-Hiver 2024, disponible gratuitement ici >>
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