Emmanuel Macron a au moins réussi à faire parler d’une seule voix les principaux acteurs du tourisme d’hiver. Le débat n’en finit pas de se tendre entre représentants des remontées mécaniques, élus, écoles de ski… et l’exécutif.
Les rassemblements solidaires se multiplient dans les stations (Courchevel, le Grand-Bornand, le Corbier, La Toussuire, Aussois, Châtel, Morzine, La Plagne, Val Cenis, La Clusaz… et on en oublie !) pour réclamer la réouverture. Le débat se déporte au plan lexical, voire juridique. Hervé Gaymard corrige Jean Castex : non, on ne peut pas « fermer » une station, empêcher l’accès aux propriétaires, ni l’ouverture des commerces autorisés…
Mercredi, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les départements de Savoie, Haute-Savoie et Isère, l’association nationale des maires de stations de montagne, Domaines skiables de France, le syndicat des moniteurs de ski et le syndicat des guides de haute montagne ont saisi le Conseil d’Etat pour contester la légitimité même de la décision : « empêcher l’ouverture de toutes les remontées mécaniques de France (…) n’est pas cohérent avec les autres mesures nationales : ouverture du métro parisien, des salles de spectacle… ». Tous s’étranglent aussi de la volonté de sanctionner les français qui iraient skier à l’étranger. La députée Emilie Bonnivard y voit « une atteinte manifeste aux libertés fondamentales et un raisonnement absurde ». « Jamais le gouvernement n’a prouvé que le fait de skier, ni même d’être en station avec les mêmes restrictions que sur le territoire national, augmentait la circulation du virus », assure-t-elle. « Contrôler de façon aléatoire les gens qui vont skier à l’étranger n’est évidemment pas une réponse à la hauteur des milliers d’emplois menacés dans nos montagnes. Ce n’est pas le sujet », grognent élus et responsables.
Le gouvernement semble inflexible ? Cela n’entame pas la détermination des acteurs. Le président de Domaines skiables de France Alexandre Maulin arbore un sourire matois pour annoncer des actions en début de semaine… La partie n’est sans doute pas jouée.
Dans le même temps, les acteurs touristiques continuent à inviter les touristes (parfois avec de solides ristournes) à passer leurs fêtes de fin d’année en montagne. Les remontées mécaniques seront fermées ? Pas encore sûr et quand bien même ! Il y a tant à faire en station… Du ski de fond par exemple, des raquettes, du ski de randonnée (encadré dans le cas de débutants !)… Mais pas aller au restaurant, ni faire du ski.
Légende photo : Le Grand-Bornand : du ski, mais pas que… © T. Vattard – Le Grand-Bornand
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