PSB industries revoit sa gouvernance

par | 16 mars 2018

Le groupe industriel annécien vient de publier ses résultats 2017 et annonce la réorganisation de son pôle luxe & beauté.

Pour PSB Industries, 2017 aura été, à tout point de vue, une année de transition. En juillet, le conseil d’administration a nommé à la présidence François-Xavier Entremont (famille actionnaire historique avec 25,20 % du capital). Il a succédé à Olivier Salaun, qui a été démis de ses fonctions. Changement de gouvernance oblige, la direction a entrepris de revoir sa stratégie et vise un retour à la croissance en 2019.

Des performances inégales selon les pôles

Le 6 mars, à la publication des résultats 2017 à la Bourse de Paris, le groupe annécien a annoncé un chiffre d’affaires consolidé stable à 378,4 millions d’euros (+0,4 % mais -0,3 % à taux de change et périmètre constants, tcpc), dont 51 % à l’international, en ligne avec ses prévisions. Les résultats traduisent des performances hétérogènes selon les pôles. Le résultat opérationnel (ebit) s’élève à 18,9 millions d’euros, en recul de 26,8 % après une importante dépréciation pour écart d’acquisition sur Plastibell de 6,2 millions.

François-Xavier Entremont, pdg de PSB Industries.

Dans cet environnement complexe, deux pôles atteignent leurs objectifs. La Chimie de spécialités, malgré un chiffre d’affaires en retrait de 3,5 % à 39,5 millions, confirme sa mutation après avoir lourdement investi en R&D sur le marché des Leds et dans de nouvelles applications à plus forte valeur ajoutée. À taille comparable, le pôle Agroalimentaire & Distribution affiche des résultats à leur plus haut niveau (47,9 millions, +7,7 %) « grâce à une belle transformation des affaires en 2017 et au lancement de gammes propres innovantes, comme So’pack », souligne François-Xavier Entremont. Toutefois, l’outil d’extrusion étant arrivé à saturation, CGL Pack est contrainte de recourir à la sous- traitance (avec un surcoût estimé à 20 %), limitant de fait sa rentabilité.

Moins rentable qu’attendu, la division Santé & Industrie affiche une activité stable à 100,1 millions d’euros, mais un résultat opérationnel déprécié de 26,2 %. En ligne de mire, Plastibell, entreprise de l’Ain spécialisée dans l’injection plastique acquise en 2015, qui fabrique entre autres des dispositifs médicaux pour des groupes comme Biomérieux et d’autres grands laboratoires. « Nous avions mal anticipé les cycles d’acquisition dans la santé, qui sont beaucoup plus longs que dans l’industrie et la beauté », déplore le pdg, reconnaissant être en réflexion stratégique sur ce pôle. Deux options se profilent : rester sous-traitant ou devenir un pure player de la santé, sous réserve d’investissements significatifs.

Enfin, le pôle Luxe & Beauté (50 % de l’activité du groupe) enregistre des performances en baisse, à cause notamment d’un retrait temporaire de l’activité aux États-Unis et en Asie (-14 % tcpc), tandis que l’Europe poursuit sa dynamique (+1,9 %). Une nouvelle structure plus opérationnelle, dirigée par Ludovic Anceau, vient de voir le jour pour accélérer le développement Outre-Atlantique et se positionner sur de nouveaux marchés (lire encadré).

Investissements et formation

Concernant les perspectives, et bien que la direction ne soit pas disposée à en dire davantage sur la stratégie tant que celle-ci ne sera pas entérinée (un diagnostic des métiers est en cours), l’année 2018 sera axée sur la croissance organique et externe, les deux moteurs historiques du groupe. « Nous restons attentifs aux opportunités qui se présentent, d’autant que notre capacité financière nous l’autorise », indique son président.

Parallèlement, PSB mise sur l’excellence industrielle via une optimisation des moyens. En 2017, il a investi 21 millions dans son outil industriel et la maintenance, et entend poursuivre sur cette lancée. Convaincu aussi que le capital humain est fondamental au développement de l’entreprise, le pdg veut aussi doper sa politique RH et lance un vaste plan de formation d’accompagnement au leadership réservé au management « afin que tous partagent la même vision et les mêmes pratiques pour gagner en efficacité ».

Le groupe restructure son pôle Luxe & Beauté

Ludovic Anceau

La nouvelle organisation du pôle Luxe & Beauté (Texen), désormais opérationnelle, est pilotée par Ludovic Anceau  « qui a été confirmé au poste de directeur général, après avoir assuré le management de transition depuis son recrutement en septembre dernier », précise François-Xavier Entremont.

Ludovic Anceau, 60 ans, jouit d’une longue expérience dans l’industrie de la beauté et a travaillé pour Ileos, Albéa et Arcade Beauty. Sa mission : assurer une dynamique commerciale en termes de positionnement et d’offre clients pour répondre aux nouveaux enjeux des métiers du groupe. Il sera aidé dans sa tâche par Émilie Bleton, nouvellement nommée directrice marketing et innovation.

Quatre piliers aux expertises complémentaires constituent ce pôle majeur (191,9 millions de chiffre d’affaires). Texen Industries regroupe dix sites dans le monde, assure la fabrication, l’injection, l’assemblage et la métallisation des produits haut de gamme/luxe pour les plus grandes marques comme Chanel, Dior, Guerlain, Lancôme… Pour sa part, Texen beauty partners réunit les entités de “trading” en Europe, en Amérique et en Chine. Il propose des produits cosmétiques sur la base de standards sourcés en Asie pour répondre aux petites marques qui veulent s’implanter rapidement (entre six et neuf mois) sur ce marché.

Texen Innovation, via son Texen Lab dont l’équipe a été renforcée, se concentre sur l’élaboration de nouvelles solutions d’emballages… et de nouvelles matières pour anticiper les tendances et être proactif sur les marchés français et internationaux. Cette entité gère aussi le marketing et la communication du pôle afin d’offrir une vision complète et globale. Enfin, Texen services englobe les équipes commerciales et les fonctions supports (finance, RH, achats…).


Par Patricia Rey


Cet article est paru dans Eco Savoie Mont-Blanc du 16 mars 2018. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire mais aussi de nos suppléments et hors-séries, c’est ICI 

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