Les Suisses (34 %) souhaitent un plafond à la rémunération des dirigeants d’entreprises mais sont incapables de la chiffrer lorsqu’on le leur demande. Une petite partie des sondés (2%) se réfèrent au salaire des conseillers fédéraux. Environ un tiers des personnes interrogées par Demoscope, -soit 1000 personnes-, pour le compte de HCM International, entreprise de conseil internationale spécialisée en Corporate Governance, indique un montant absolu en francs : les sommes citées varient considérablement depuis des années, explique l’étude publiée le 25 mai à Zurich et Genève. L’écart s’étend de 10 000 CHF à 50 millions.
«Depuis des années, une majorité stable de la population suisse réclame des limites supérieures de salaire. Mais elle souhaite moins souvent des réglementations imposées par l’Etat. Elle considère, au contraire, que cette responsabilité relève des actionnaires et des conseils d’administration » explique Stephan Hostettler, managing partner chez HCM. Pour 50% des personnes interrogées, l’Etat suisse en fait assez en matière de réglementation. ; 44 % souhaitent plus d’intervention étatique. Les diplômés de l’enseignement supérieur jugent que cette responsabilité relève plutôt des actionnaires. La différence de point de vue entre les hommes et les femmes est marquante : les femmes souhaitent nettement plus d’intervention étatique. Enfin, une majorité de sondés considèrent que les conseils d’administration n’assument pas encore leur responsabilité concernant la mise en œuvre de l’initiative Minder.
«Alors que les actionnaires approuvent très majoritairement les modèles de rémunération, une grande partie de la population reconnaît un besoin d’amélioration en dépit de celles apportées depuis 2014. Si ce conflit n’est pas résolu, le risque d’une réglementation supplémentaire va augmenter» poursuit Stephan Hostettler.
Françoise Lafuma
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