Transport: une taxe qui pèse son poids

par | 30 avril 2010

La nouvelle imposition sur le transport routier ne verra pas le jour comme prévu cette année. Elle a quand même donné quelques sueurs aux professionnels du secteur.
« Rouler en France va finir par coûter cher aux entreprises de transport comme aux consommateurs ». Ce constat de Pierre Sibut, président de la FNTR Rhône-Alpes et vice-président de l’organisation au niveau national, est sans appel. La fédération ne veut pas que la nouvelle taxe sur les poids lourds voit le jour. Sera-t-elle seulement un jour mise en application ? Prévue pour cette année, puis annoncée pour 2011, elle est finalement reportée à fin 2012. Néanmoins, la fédération s’attend à faire les frais un jour ou l’autre « d’une taxe politico-écologique ».
Mais que prévoit donc cette nouvelle taxe pour susciter la colère des transporteurs ? « Décidée dans le cadre de la loi Grenelle 1, cette taxe vise à faire payer une redevance sur la circulation des plus de 3,5 tonnes, explique Pierre Sibut. La France est le seul pays à vouloir mettre en place pareil système. Ce type de tribut se voit en Allemagne, mais là-bas, le réseau autoroutier n’est pas soumis à un péage ! ». Avec cette imposition, tous les camions, qu’ils soient français ou étrangers, circulant sur les axes routiers (autoroutes gratuites, nationales ou départementales) régleront la note aux conseils généraux. Ceux-ci la réutiliseront notamment pour l’entretien du réseau.
Seulement, un problème de taille se pose. Cette taxe devrait rapporter gros mais sa mise en place et sa perception coûtent cher. « Chaque véhicule se verra équipé d’un système de navigation satellitaire, avec un boitier qui détectera le nombre de kilomètres parcourus », complète Pierre Sibut. Mais qui va régler la note de cette informatique embarquée ? Il faudra évidemment prévoir des coûts supplémentaires de gestion, de maintenance ou de mise à jour.
Quant à la répercussion même de la taxe, le gouvernement prévoit de pouvoir l’imputer sur les donneurs d’ordres. Est-ce possible ? «La difficulté va être de garantir la répercussion intégrale sur le bénéficiaire de la prestation, tempère le président de la FNTR. Dans un même véhicule, nous pouvons transporter différents types de marchandises, pour différents clients. Comment répartir la taxe ? ». De plus, il craint un jeu sans fin de négociations avec « les chargeurs qui feront encore davantage jouer la concurrence, ou les clients qui nous demanderont de passer par certaines routes non taxées ». Par ailleurs, l’avance pécuniaire de la taxe sera faite par les transporteurs, qui seront ensuite remboursés par leurs clients. « Mais que se passera-t-il si une société se trouve en redressement judiciaire ? » s’interroge Pierre Sibut. Lui, aurait largement préféré « un système de forfait. Mais au final, cette taxe va se répercuter sur les consommateurs. S’ils sont prêts à acheter du bio un peu plus cher, seront-ils prêts à mettre la main à la poche pour le réseau routier ? ».

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