Ruth Lilly, la milliardaire philanthrope, est morte il y a quelques jours. Au cours de sa vie, cette américaine excentrique aurait distribué, en toute discrétion, près de 800 millions de dollars, ce qui en fait une des donatrices les plus généreuses du monde. Dommage qu’elle n’ait pu, avant son décès, de préoccuper du sort des Haïtiens.
En effet, mardi 12 janvier, un séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter, suivi de plus de 25 répliques, ont déchiré ce pays comptant parmi les plus pauvres du monde. La Capitale, Port au Prince, a ainsi été transformée en quelques heures en un immense amas de décombres. Parmi les ruines se trouvent même les principaux édifices de la ville, tels que des hôtels, des universités, des centres hospitaliers, la cathédrale et le palais présidentiel. Les rues sont encombrées de cadavres. Le bilan est estimé à près de 100 000 morts et plus de 2 millions d’enfants pourraient être touchés par la catastrophe : blessés, errant dans les rues ou orphelins.
A défaut de l’argent de Ruth Lilly, Haïti peut heureusement compter sur une forte mobilisation humanitaire qui n’est pas sans rappeler l’élan de solidarité qui avait suivi le Tsunami de 2004. La France notamment ne semble pas oublier – même s’il est un peu tard – que l’île fut longtemps une de ses colonies et qu’elle est, au moins partiellement, responsable de sa situation économique actuelle.
Mais pourquoi faut-il toujours attendre la pire des catastrophes pour intervenir ? Alors que l’on savait, de source officielle, que 60% des constructions ne respectaient pas les normes de base et que le pays était déjà asphyxié par de nombreuses tragédies successives (cyclones, crise alimentaire…), ne pouvait-on pas appliquer notre sacro-saint « principe de précaution » ?
On reproche souvent aux Etats riches de ne pas se préoccuper des pays sans ressources à offrir. Haïti, île en marge de l’économie internationale, en est une triste illustration.
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