Ain : relever les défis de la parité Femmes / Hommes

par | 12 décembre 2024

Le 5 décembre était organisée une rencontre pour porter un regard sur la parité et les défis à relever pour permettre aux femmes de s’investir davantage dans les instances décisionnelles.

« La parité en politique locale va mieux. Il y a plus d’élues municipales, mais là où elle est facultative il y a peu de femmes, notamment sur les bancs de l’Assemblée nationale », s’est exclamée Isabelle Maistre, première adjointe de la ville de Bourg-en-Bresse et 5e vice-présidente de Grand Bourg Agglomération, le 5 décembre dernier à la Maison de la Culture et de la Citoyenneté de Bourg-en-Bresse, lors d’une rencontre organisée autour de la parité et du leadership féminin.

Initiée par l’association Regards de femmes et la délégation de l’Ain des femmes cheffes d’entreprises (FCE 01), avec le soutien de la préfecture de l’Ain et de la Délégation départementale aux Droits des femmes et à l’Égalité, cette réunion a donné la parole à des intervenantes d’univers différents.

« Au sein de Grand Bourg Agglomération, sur les 25 élus de l’organe exécutif, le nombre de femmes c’est moins que les doigts d’une main. Mais ce n’est pas un choix politique de son président, cela tient au fait que le nombre de femmes maires est moindre. Pour moi, l’obligation de parité est indispensable parce que si on attend que les mentalités évoluent au même titre que la place de la femme dans notre société, nous allons attendre longtemps », a poursuivi Isabelle Maistre qui évoquait ses débuts d’élue locale (en 2014), notamment d’adjointe déléguée aux travaux.

« Systématiquement, et pendant plusieurs semaines, on m’a prise pour la secrétaire. Pour “contrer” cela, je me suis mise à porter des pantalons et j’ai appris ses dossiers sur le bout des ongles. »

Pour Dalila Bérenger, avocate spécialisée en droit de la famille, des personnes et de leur patrimoine, ancienne bâtonnière, membre du Conseil d’administration du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles de l’Ain (CIDFF), «la formation et l’éducation sont déterminantes et il faut se bouger. Accéder à des fonctions de direction, cest un problème de dualité entre la vie professionnelle et personnelle».

Savoir s’imposer

«Dans lindustrie, la présence des femmes est extrêmement faible, constate Emmanuelle Perdrix, présidente du groupe Hyléance et membre du bureau. J’ai été présidente du syndicat national de la plasturgie (Polyvia) dont le conseil d’administration de 30 personnes comptait trois femmes. Me concernant, lorsque j’ai repris l’entreprise, j’avais face à moi des gens qui considéraient que, si j’avais pu accéder à ce poste en tant que femme, c’était uniquement parce que j’étais la fille d’un dirigeant.» Pour sa part, s’il est un lieu où elle conçoit et encourage l’obligation de parité dans le tissu économique, c’est au sein des organisations politiques et patronales.

Animée par Claire Dumay, présidente de FCE 01, cette rencontre a révélé des “caractères bien trempés” de femmes qui ont su s’imposer dans un monde d’hommes. Avec ces regards croisés porteurs d’espoir et de changement, Chantal Mauchet, préfète de l’Ain leur a assuré que «cest ensemble quil faut continuer à œuvrer pour l’égalité et la représentation des femmes dans les sphères de décision».

Selon l’Insee, en 2022, les femmes représentaient 28,5 % des effectifs dans l’industrie en France. Et moins de 20 % occupaient des postes de direction.

Un parcours inspirant

Silvina Ramella, fondatrice d’Advanced Life Solutions et membre de FCE 01, c’est avant tout l’histoire d’une femme inspirante. « Si celles qui ont pris la parole avant moi n’ont pas parlé de rêve, moi, à 17 ans, j’en avais un. » Si elle parlait italien, anglais et espagnol, elle est arrivée dans notre pays sans en connaître la langue. Aujourd’hui, cette pharmacienne biologiste est à l’origine d’un liquide de préservation des organes, innovant et breveté.

« Je trouve magique la transplantation d’organes, puisque l’on peut transformer la mort en vie. » C’est à l’âge de 24 ans qu’elle arrive en France « parce que c’était l’un des pays leaders dans la transplantation. Je ne vous cache pas que l’ancienne génération de médecins et de chefs de service était composée de vrais petits machos. Mais, la bonne nouvelle, c’est que les propos sexistes ne me touchaient pas. Et c’était une force. Mais si vous parlez de votre réalité d’être femme en France, je vous invite parfois à voir ailleurs. Je suis italo-argentine ».

En France, une femme sur deux a déjà subi une violence sexiste.

Pour un monde plus harmonieux

Pour les filles et les garçons, les maisons des jeunes et de la culture (MJC) sont des associations d’éducation populaire qui œuvrent pour la transformation sociale. Or, en 2024, le féminisme est certainement l’un des moteurs les plus puissants pour cette transformation. Les droits, devoirs et dignité des filles et des garçons passent par la pratique d’activités collectives, notamment par la mise en place d’espaces de partage de savoirs et de savoir-faire.

« Mais aussi par le fait de créer des lieux de rencontres et d’expérimentations, en particulier dans le domaine culturel, créatif et artistique qui permettent de s’interroger », a développé Jean Lerle, coordonnateur culturel de la MJC Louise Michel à Ambérieu-en-Bugey, au côté d’Isabelle Putz, chargée de mission culturelle de la MJC Pop-Corn à Bourg-en-Bresse.

Animée par Michèle Vianès, présidente de Regards de femmes, cette deuxième table ronde avait pour objectif de s’interroger sur la manière de promouvoir l’égalité filles-garçons et le développement du leadership des femmes par les politiques culturelles et éducatives.

« Au sein des activités pratiquées dans nos maisons, il faut principalement avoir une vigilance permanente au sein des groupes (adultes ou enfants), sur la place des filles et des garçons », a encore précisé le coordonnateur culturel. Dans leurs différentes actions, les MJC vont à la rencontre des jeunes pour ouvrir la discussion sur différentes thématiques, comme la violence et le consentement.

Le moment était ensuite venu pour Anne Vacther, professeur d’EPS au lycée du Bugey, de présenter son projet “premières de cordées” : une formation d’un an pour se dépasser. « Pourquoi est-ce que le foot est pratiqué par les garçons à 99 % et pourquoi la danse à 99 % par les filles ? Un jour, je me suis retrouvée dans un stage d’alpinisme où il n’y avait que des filles. Et j’ai adoré », s’est-elle exclamée.

C’est là qu’elle a rencontré des membres de l’association Lead the Climb qui organise des formations réservées aux femmes, uniquement afin qu’elles deviennent premières de cordées. « Une façon, aussi, de combler les manques et de leur permettre de prendre leur place, puisqu’on nous reproche de ne pas oser prendre de responsabilités. » Le relais était ensuite passé à Cathy Bonnard, conseil RH, coaching au leadership des femmes, qui a rappelé qu’il est important de capitaliser le savoir-être et les compétences.


Carole Muet

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez également :

Rencontres du leadership © Alexia Graziani - JL Bourg

Leadership et chaos au menu de la JL Bourg

L’événement où le club de basket burgien donne la parole aux acteurs du monde sportif et économique revient, pour une huitième édition, le mercredi 29 janvier à Ainterexpo. «La majorité des invités de la table ronde sont membres du Club Affaires de la JL Bourg...

LIRE LA SUITE

Publicité

PUBLIEZ VOTRE ANNONCE LÉGALE EN LIGNE

Devis immédiat 24h/24
Attestation parution par mail
Paiement CB sécurisé

ANNONCES LÉGALES WEB

Consultez les annonces légales publiées sur notre site habilitées par la Préfecture >>

VENTES AUX ENCHÈRES

Consultez nos ventes aux enchères immobilières >>

publicité

abonnement

TESTEZ-NOUS !

9.90€ / mois
Paiement CB sécurisé
Déblocage immédiat
Tous les contenus premium
Résiliable gratuitement à tout moment

publicité

ARTICLES LES + LUS