Travail commun des préfectures de Haute-Savoie, de Savoie et d’Isère, un protocole spécial destiné aux stations en vue de l’ouverture de la saison d’hiver est en cours d’élaboration.
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Forcément, deux jours avant un Conseil de défense et de nouvelles annonces du gouvernement sur la situation sanitaire le préfet de Haute-Savoie, Alain Espinasse, n’allait pas faire de déclarations fracassantes sur la date de fin de confinement, toujours programmée, avant ce Conseil de défense, au 1er décembre. Néanmoins le représentant de l’Etat, à la faveur d’une conférence de presse, le 10 novembre, sur les dispositifs de soutien économique du confinement 2 (lire notre article dédié), ne s’est pas montré alarmiste au moment d’évoquer la saison touristique d’hiver.
« Nous travaillons, avec les préfectures de l’Isère et de la Savoie, à l’élaboration d’un protocole pour le fonctionnement des stations », a-t-il expliqué, confirmant que l’objectif restait « d’être prêt pour la sortie du confinement, début décembre – mi-décembre [NDLR : période d’ouverture traditionnelle des stations] »
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Ce protocole doit définir les règles de vie dans la station : espaces publics, lieux d’hébergement, commerces et restaurants et bien sûr remontées mécaniques et pistes. Une fois les bases jetées, il va être soumis aux élus de la région puis, une fois validé localement, il sera remonté au niveau national pour déclinaisons sur l’ensemble des massifs.
En parallèle, la Direccte (direction des entreprises, du travail et de l’emploi) planche sur un système spécial, permettant le placement en activité partielle des saisonniers… dès leur embauche. L’objectif est de convaincre les stations et les saisonniers de contractualiser, malgré le confinement et la situation sanitaire actuelle. Et de rendre ainsi possible une ouverture immédiate sitôt le confinement levé, si finalement celui-ci va au-delà du 1er décembre. Exemple, fictif : le saisonnier est embauché à partir du samedi 05 décembre mais le confinement est prolongé jusqu’au lundi 14 ; il est alors placé en activité partielle pendant 10 jours, l’Etat lui versant 70% de son brut (84% du net), et il prend son poste à la levée du confinement. Un dispositif qui ne devrait être accessible qu’aux saisonniers affichant déjà une certaine ancienneté dans le domaine (minima 3 saisons).
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Le Premier ministre interpellé sur l’ouverture des stations
Le député (LREM) haut-savoyard, Xavier Roseren, co-président du groupe d’études « montagne » à l’Assemblée nationale, a interpellé le Premier ministre, jeudi 12 novembre… juste avant le Conseil de défense et le point de situation et les annonces sur la poursuite du confinement.
Objectif l’ «interpeller sur le manque de visibilité dont pâtissent les acteurs touristiques des stations de montagne concernant le début de saison» L’enjeu est, socialement et économiquement, considérable : la montagne, au niveau national, «représente 10 milliards d’euros de chiffres d’affaires» et 120 000 emplois permanents, auxquels s’ajoutent des saisonniers (140 000 rien que sur Auvergne-Rhône-Alpes), rappelle l’élu. Et dans cette économie la période des fêtes est un moment clef, avec « un taux d’occupation moyen de 85,6 % » en 2019 dans les stations françaises.
Faute de visibilité, et « à seulement six semaines de l’ouverture des stations », le secteur « se sent menacé », indique l’élu, en demandant alors des informations « à brève échéance, [sur] les mesures sanitaires nationales que les Français devront appliquer pendant les vacances de Noël. » Un moyen détourné de mettre un peu la pression.
Habile, mais pas gagné pour autant : dans son allocution nationale du 12 novembre au soir, le Premier ministre a ouvert la porte à un déconfinement permettant de «passer des fêtes de fin d’année en famille». Mais ces fêtes ne pourront « pas se tenir de la même manière que d’habitude », a-t-il prévenu, visant notamment les grands rassemblements pour le 31.
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