Fin novembre à Lyon, le groupe CBRE a dévoilé les chiffres clés du marché de l’immobilier d’entreprise en Auvergne-Rhône-Alpes, en présence de 222 professionnels.

Si la conjoncture n’est pas au beau fixe, l’immobilier d’entreprise fait preuve de résilience dans une région réputée dynamique tant sur le plan économique que démographique.

Stabilisation des bureaux

Le marché tertiaire en Auvergne-Rhône-Alpes résiste malgré une demande placée en baisse, soutenue par des transactions majeures. Ainsi, 248 500 m2 ont été commercialisés entre janvier et septembre 2024, un niveau en retrait de 7 % par rapport à l’an dernier sur la même période et en deçà de la moyenne quinquennale.

Selon les professionnels, un quatrième trimestre dynamique permettrait de boucler l’année à -3 % avec 355 000 m2 placés. Parmi les villes les plus impactées : Grenoble (40 000 m2), Bourgoin-Jallieu (5 800 m2) et Annecy (29 000 m2), où les baisses indiquent tour à tour -19 %, -17 % et -12 % sur un an, tandis que Lyon (240 000 m2) se stabilise à -3 %. Valence (21 500 m2) et Chambéry (19 200 m2), elles, augmentent de 113 % et 2 %.

Comme habituellement, la demande porte sur les petites et moyennes surfaces, en l’absence de grandes transactions (sauf à Lyon où deux opérations de 12 000 et 14 000 m2 ont été actées, photo). Signe que les entreprises s’interrogent toujours sur les modes d’organisation du travail et les besoins en surfaces.

S’agissant de l’offre disponible, elle bondit à 804 900 m2 dans la région, en hausse de 18 % par rapport à 2023 et +50 % vs 2022, portée essentiellement par les produits de seconde main. Ainsi, Valence enregistre +50 % (43 300 m2), Annecy +30 % (43 500 m2), Lyon +21 % (514 300 m2), Grenoble +7 % (150 000 m2) et Chambéry +4 % (29 500 m2).

Dans ce contexte, les valeurs locatives restent sur une tendance haussière, en particulier dans les secteurs prisés. Lyon survole le marché avec un loyer prime de 350 €/m2/an (+ 6 %). À Annecy (250 €), Chambéry (235 €) et Grenoble (190 €), ils demeurent stables mais élevés pour les actifs de qualité. Un effet rattrapage est observé à Valence (205 €) et à Bourgoin-Jallieu (185 €).

Chute des locaux d’activité

En Auverge-Rhône-Alpes, la demande placée en locaux d’activité décroche pour s’établir à 427 100 m2 sur les neuf premiers mois de 2024, soit -23 % par rapport à un an plus tôt. Une baisse qui s’accélère depuis 2022 et s’avère inférieure de 20 % à la moyenne quinquennale. Les professionnels espèrent atteindre les 647 000 m2 placés d’ici la fin de l’année pour finir à -8 %.

À Lyon, moteur de la région, elle est en repli de 31 % avec des volumes estimés à 230 000 m2 placés à fin décembre 2024. Si l’on examine les autres villes, les perspectives sont très hétérogènes : + 59 % à Valence (90 700 m2 placés) qui affiche un record, + 52 % à Grenoble (156 100 m2, dont deux grandes transactions supérieures à 20 000 m2) mais -37 % à Bourgoin-Jallieu (50 000 m2), -18 % à Annecy (45 600 m2) sur un an. Seule Chambéry est stable avec -2 % (75 000 m2).

Au global, si les demandes locatives fléchissent, les transactions sont un peu plus dynamiques. Partout ou presque, la raréfaction du foncier limite le développement de projets.

Quant au stock, il progresse mécaniquement de 8 % à 659 300 m2 à fin septembre 2024 : Valence enregistre + 118 %, Bourgoin-Jallieu + 19 %, Lyon + 3 %, Chambéry + 5 %, alors qu’Annecy et Grenoble reculent de 11 %. Toutefois, les délais de commercialisation s’allongent jusqu’à neuf mois pour les grandes surfaces, preuve s’il en fallait que le marché décélère. Dans l’agglo d’Annecy, le marché des clés en main a été divisé par deux. Même scénario en 2025. Sur fond de préemptions foncières par les collectivités, qui s’intensifient.

Enfin, s’agissant des loyers moyens dans le neuf, c’est à Annecy et à Chambéry qu’ils sont les plus chers : compter respectivement 140 € et 135 €/m2/an du fait de la rareté de l’offre, contre 105 € à Lyon et Valence. En Aura, la moyenne s’établit à 110 €, en hausse de 5 %.

Malgré un net ralentissement, la région continue d’attirer des activités à forte valeur ajoutée, garantissant un dynamisme économique sur le long terme.

Patricia Rey, avec CBRE
Photo Une Lyon – crédit Wikipedia