L’entreprise savoyarde d’agencement scénographique Maq2 travaille pour les plus grands musées français, dont la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. Visite guidée.
« Entrée des artistes ». Accroché sur le linteau de la porte de l’atelier de Maq2, ce petit panneau affiche la couleur. Ou plutôt, les couleurs, à l’image de celles qui rehaussent les réalisations que l’entreprise de Viviers-du-Lac effectue pour le compte de très nombreux musées partout en France et jusque dans les territoires d’outre-mer. Réputée pour sa grande polyvalence et son ingéniosité, elle compte même parmi ses gros clients une référence de taille : la Cité des sciences et de l’industrie de Paris.
« Nous travaillons avec eux depuis quinze ans, se souvient Cyril Charlier, co-dirigeant avec Thierry Moreau. Nous venons d’ailleurs d’y installer une pieuvre articulée que les enfants pourront bientôt manipuler. » Un casse-tête tentaculaire dont l’équipe de huit personnes est arrivée à bout en se triturant les méninges. « Certains des bras peuvent être actionnés pour aspirer une balle puis la mettre dans un panier. Une fois au-dessus du panier, la balle doit tomber, mais il ne faut pas qu’elle chute avant… »
Cela n’a l’air de rien, mais ce sympathique céphalopode a donné du fil à retordre aux manipeurs savoyards qui ont fini par trouver toutes sortes d’astuces pour répondre en tout point au cahier des charges.

« Chaque projet est différent, nous ne faisons jamais deux fois la même chose », indique-t-il. Une diversité qui a sans aucun doute contribué à préserver l’âme d’enfant des deux créateurs de la société. Débarqués en Savoie en 1991, les compères, qui sont alors âgés de 25 et 27 ans et qui s’étaient connus sur les bancs de l’école de maquette à Paris, créent Maq2 au Bourget-du-Lac en janvier 1992.
Leur activité principale, à l’époque, consiste en la réalisation de maquettes pour tous les secteurs. En 1995, ils décrochent un premier marché de muséographie pour la Galerie Eurêka, à Chambéry, qui les lance dans une nouvelle voie : celle d’agenceur manipeur. « Aujourd’hui, poursuit Cyril Charlier, la muséographie représente 98 % de notre chiffre d’affaires. » Celui-ci dépassera le million d’euros en 2025, année jugée exceptionnelle.

Maq2, devenue agenceur scénographiste, est l’une des très rares structures françaises à cumuler les savoir-faire de maquettiste, d’agenceur, de manipeur et de décors. « Nous sommes deux ou trois seulement à pouvoir tout faire. » L’activité qui consiste à inventer et réaliser des manipulations interactives (manipeur), est particulièrement recherchée, d’autant que quasiment aucune formation n’existe en la matière.
« C’est d’ailleurs un problème pour le recrutement », déplore le dirigeant. La PME forme elle-même ses salariés pour peu qu’ils soient manuels et inventifs. « Nous sommes à la fois carrossiers, tourneurs, menuisiers, agenceurs, nous savons travailler la résine, faire du moulage, du modelage, etc. Il fait trois ans pour former un bon manipeur.»
Une multitude de savoir-faire que l’Etat vient à nouveau de reconnaître en renouvelant à la TPE le label Entreprise du patrimoine vivant (qu’elle détient depuis 2015) pour cinq ans.

Trajectoire
Au fil de sa croissance, Maq 2 a déménagé deux fois pour s’agrandir. En 1999, elle a quitté son atelier de 100 m2 au Bourget-du-Lac pour s’installer à Savoie Technolac, dans 300 m2. Et en 2018, elle a fait construire son propre bâtiment de 1000 m2 à Viviers-du-Lac (1 M€ d’investissement).
Le label EPV dans les Savoie
En France, 1 300 entreprises sont labellisées EPV, représentant 59 000 personnes pour un chiffre d’affaires de 14,2 Md€. En Auvergne Rhône-Alpes, elles sont 191 et représentent 2 M€ de chiffre d’affaires. Début juillet, 27 nouveaux établissements ont été labellisés (dont Neo, à Doussard, en Haute-Savoie) et 24 renouvelés (dont Maq2) en Aura.








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