À l’occasion de son anniversaire, l’entreprise spécialisée dans la fabrication de jouets a présenté sa production, majoritairement française, et son virage environnemental.
« Notre difficulté aujourd’hui est de ne pas être considéré comme un fabricant français. Pourtant, 75 % de notre business est conçu et fabriqué dans le Jura. Nos clients le savent mais le consommateur pas forcément. Le logo Made in France est tellement galvaudé que le public ne s’y retrouve pas », a expliqué Alexis Delorme, directeur général de Smoby Toys France, à l’occasion de la visite des sites de Lavans-lès-Saint-Claude, où est situé le siège de l’entreprise, et d’Arinthod, le 28 novembre. Une visite organisée spécialement en l’honneur des 100 ans de la société, bien connue dans l’univers du jouet.
« La réussite de notre industrialisation en France passe par le désir de produire localement. Quand on a cette envie, on se pose les bonnes questions. Et parmi elles, on retrouve le sujet de l’investissement. Depuis que le groupe Simba Dickie a repris en 2008 l’entité Smoby, des moyens nous ont vraiment été accordés pour réindustrialiser notre outil, pour faire en sorte qu’il soit performant. »
L’entreprise a d’ailleurs commencé à relocaliser la production de quatre éléments de la gamme Little Smoby en 2020, portant à 24 sur 25 le nombre de ses jouets fabriqués en France. Pour le dirigeant, le développement de produits en interne est un atout majeur de la société. « Quand le marketing commence à réfléchir et à travailler sur les premières esquisses, nos équipes industrielles sont incluses dans le projet. Cette manière de faire est une véritable force sur la conception et la fabrication. »
Si l’entreprise s’appuie sur ses 360 salariés pour régler ses presses ou changer ses moules, sa supériorité passe également par plusieurs robots qui se chargent de déplacer les produits à travers l’usine et d’automatiser les tâches. « L’un des objectifs est de dégrapper, pour éviter que les liens entre les différentes pièces finissent à la poubelle une fois le jouet déballé. » La société peut ainsi directement recycler le plastique récupéré.
Enjeux environnementaux
Outre la récupération des grappes, Smoby s’intéresse aux défis environnementaux de différentes manières. Ses jouets sont, bien sûr, de plus en plus composés de matière primaire secondaire. Ainsi, au sein de ses quelque 2 000 m² de showroom, sont mis en avant de nombreux joujoux, vantant respectivement leur 67, 75 ou encore, 76 % de plastique recyclé dans leur composition.
« Nous nous étions fixé un objectif de 3 % de produits contenant de la matière recyclée en 2023, nous avons finalement passé immédiatement le cap des 5 %. En 2024, nous sommes au-delà des 20 %, en 2030, 100 % des produits devraient en contenir. » Les emballages, eux-mêmes, se veulent plus vertueux puisque les sachets regroupant les différents éléments sont désormais en papier.
« Nous voulons isoler un bâtiment de l’unité d’Arinthod et installer des panneaux solaires pour poursuivre notre démarche écoresponsable et nous affranchir un peu plus du coût de l’énergie. Certifiés ISO 50 001, nous avons réduit notre consommation énergétique de 25 %, depuis 2015. C’est formidable, mais nous devons continuer », a appuyé Alexis Delorme.
Les curieux désireux d’en savoir plus sur les 100 ans de Smoby sont invités à découvrir une exposition installée jusqu’au 5 janvier, au musée du jouet de Moirans-en-Montagne. Un univers à découvrir et redécouvrir en cette période de fêtes.
Le chiffre d’affaires de Smoby s’élève à 120 M€.
Joséphine Jossermoz
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