L’objectif est ambitieux, à la hauteur des enjeux environnementaux : le programme vise à réduire la consommation d’eau, soit l’équivalent de 37 piscines olympiques en moins chaque année rien que pour l’arrosage des terrains de sport du canton du Valais.
Lancé en mai dernier à l’initiative du canton du Valais et géré par l’Office cantonal des sports (OCS), ce programme incitatif vise à économiser 20 % sur le total des arrosages des près de 190 infrastructures du territoire (terrains de football, courts de tennis, golf), soit 93 millions de litres d’eau par an. Tout en garantissant une qualité optimale des espaces pour les pratiques sportives.
« Le programme est encore dans sa phase expérimentale », décrit Sylvia Coutaz, cheffe de projet au sein de la Fondation pour le développement durable des régions de montagne du Valais (FDDM). Huit communes, dont Grimisuat, sont d’ores et déjà engagées dans la démarche.
Feuille de route
La FDDM est mandatée par le canton pour conduire les analyses et établir la liste des mesures à prendre avec les collectivités valaisannes qui sollicitent l’OCS. « Notre rôle est plutôt celui d’un bureau de conseil sous mandat de l’État du Valais, poursuit-elle. Nous apportons un soutien et une expertise pour le label Sport & Eau. » La Fondation vérifie l’éligibilité de la commune propriétaire, puis effectue une analyse. Le personnel communal est ensuite formé sur les bonnes pratiques en matière d’arrosage, d’entretien du sol, du gazon…
« Les communes doivent ensuite signer une charte d’engagement », ajoute-t-elle. Une liste des mesures subventionnées est établie avec un suivi de deux ans, assuré par la FDDM. Plusieurs types d’actions peuvent être mises en place, certaines ne nécessitant que des ajustements et peu ou prou d’investissements, jusqu’à l’achat d’équipements techniques innovants (sonde hygrométrique pour mesurer le taux d’humidité et arroser à bon escient, une station météo). Enfin, des démarches exploratoires peuvent être ajoutées telles que des systèmes de récupération d’eaux de pluie.
« La plupart des communes n’ont pas de compteur d’eau. C’est ce que nous avons installé en premier lieu pour obtenir des mesures de consommation d’eau », souligne Sylvia Coutaz. Ce programme vise à lutter contre l’impact du dérèglement climatique sur les ressources en eau disponibles, mais aussi sur l’évaporation et l’assèchement des sols. La phase expérimentale est amenée à durer jusqu’en 2026 et sera sans aucun doute prolongée. Et peut-être que cette initiative du canton du Valais fera des émules dans les autres territoires suisses, voire en France voisine.
Sandra Molloy
Crédit photo : © alina_kostrytsia – stock.adobe.com
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