À travers deux exemples, Lancy, qui compte 27 000 habitants, dans le canton de Genève et Sion avec 35 000 habitants, dans le Valais, les infrastructures sportives soulignent la volonté d’offrir des équipements de qualité et d’accroître l’attractivité des communes.
« L’offre sportive fait partie intégrante de l’attractivité territoriale d’une ville. Lorsqu’une personne cherche à s’établir dans une commune, la question des infrastructures sportives est presque toujours analysée, constate le président de Sion, Philippe Varone. Ces critères sont très importants dans le choix du cadre de vie. »
Une analyse partagée par Corinne Gachet, conseillère administrative de la Ville de Lancy, qui cite la piscine de Marignac, le seul bassin de 50 mètres extérieur en Suisse ouvert à l’année, dont la dimension est celle d’une piscine olympique et donc en capacité d’accueillir des événements de grande portée.
« Les clubs de natation de Lancy et du canton viennent s’entraîner à l’année dans notre bassin, ainsi par exemple qu’un club de triathlon. Cet objet est également classé au patrimoine genevois », ajoute-t-elle. Cette installation a par exemple permis d’accueillir en 2022 le Cliff Diving, une compétition de plongeon de haut vol qui a nécessité l’installation d’une rampe de saut à 25 mètres. La Ville de Lancy dispose donc de six infrastructures sportives d’importance en plus de la piscine précitée : trois stades de football, dont deux en terrain synthétique, et deux tennis club.
Retombées économiques des événements
« L’accueil de manifestations sportives est un atout important, aussi bien pour la population résidente que sur le plan touristique. Sion a ainsi une longue tradition dans ce domaine. Nous accueillons quelque 180 manifestations sportives de toute taille tout au long de l’année, détaille le président de Sion. Ces événements permettent de valoriser les investissements consentis et font rayonner la ville. »
Les charges liées au sport totalisent un peu plus de 8,5 millions de francs (3,4 % des charges totales) et les revenus un peu plus de 2 millions (0,8 % des revenus totaux) dans cette commune du Valais. À Lancy, les charges de fonctionnement pour l’ensemble de ces infrastructures en 2023 s’élèvent à 5 millions de francs (sans compter la part salariale des employés), soit 2,47 % du budget communal, alors que les recettes s’élèvent à 1,68 million (1,16 % du budget).
La conseillère administrative Corinne Gachet rappelle que la politique du sport relève à la fois des communes et du canton qui se doivent conjointement d’encourager la pratique. Les communes ayant comme mission spécifique de soutenir le sport d’élite collectif, mais aussi la mise à disposition des infrastructures sportives pour le public, les associations et les clubs.
« Dès lors que nos infrastructures sont mises à disposition gratuitement des organisations, il est impossible d’envisager leur rentabilisation, précise Corinne Gachet. La piscine de Marignac est le seul objet qui accueille du public avec accès payant. Il s’agit donc d’une prestation relevant d’une politique axée sur la valorisation de la pratique sportive qui doit être assumée par les collectivités publiques. »
Philippe Varone, président de Sion : « Les infrastructures sportives d’une collectivité contribuent au bien-être de la population »
« Les infrastructures sportives municipales sont un service public. Elles participent à l’attractivité de la ville. Il est illusoire de viser à une rentabilité directe. Notre objectif est de réduire autant que faire se peut les déficits attendus. Cela peut se faire tant au niveau de la politique tarifaire (locations événementielles, loyers, billets d’entrée) que de la réduction des charges fixes par un monitoring des entretiens de bâtiments et autres coûts d’exploitation. »
Sandra Molloy
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