La filière automobile subit des mutations importantes. En Savoie, les étudiants du CFA Technopolys, à La Motte- Servolex, ont pu le constater, mercredi 14 mai, lors d’une journée de conférences. Ou comment sonder l’avenir de leurs métiers…
Le centre de formation aux métiers de l’automobile et de la mobilité, Technopolys, à La Motte- Servolex (73) a réuni sur un même plateau quatre majors régionales de la concession auto. Les étudiants ont découvert un polaroïd de la situation actuelle pour mieux appréhender le futur. Le rappel des statistiques de la filière, déjà, pose le décor : 1,7 million de voitures neuves sont vendues chaque année en France, contre 2,2 millions il y a dix ans, soit un recul de 25 %. Et pourtant, le parc automobile augmente, avec 42 millions de voitures et 7 millions d’utilitaires en circulation en France au 31 décembre 2024. L’âge moyen des véhicules s’établit autour de 12 ans.
« Il y a un paradoxe à vouloir moderniser le parc automobile et constater qu’il vieillit », assène Jean-Michel Lain, président de Jean Lain Mobilités (1,2 milliard d’euros de CA en 2024 ; 1 600 collaborateurs). Dès lors, les distributeurs déplacent leur curseur en direction du véhicule d’occasion et du service après-vente. Selon le dirigeant : « Sur les 6 millions de véhicules d’occasion vendus en France, seuls 35 % passent par un professionnel : la marge de développement est encore forte pour nous ; (s’adressant aux étudiants de Technopolys) nous aurons besoin de renforcer nos équipes de vendeurs sur ce marché. »
Autre axe de croissance : se distinguer à travers un service après-vente simplifié et revisité. « Même si les véhicules électriques nécessitent un peu moins d’interventions, la transition va être lente, puisqu’en France les ventes se montent à seulement 200 000 unités par an : nous continuerons d’avoir besoin de techniciens en moteurs thermiques », défend Jean‑Michel Lain.
Avantages fiscaux
Chez BMW, la transition énergétique passe la vitesse supérieure : entre 30 et 40 % des ventes concernent des véhicules électriques. « Nous avons même atteint un volume historique de 50 %, au mois de mars. Les professionnels représentent 60 % de cette clientèle, séduits par les avantages fiscaux », relève Benoît Gouttequillet, directeur de la concession BMW Mini Iseran Automobiles appartenant au groupe Rossi (500 salariés ; 500 M€ de CA), dont le siège est à Épagny-Metz-Tessy (74).
De son côté, Fabrice Magnat, directeur général du groupe Huillier [350 employés ; 200 M€ de CA ; siège à Saint-Égrève (38) ; 5 sites en Savoie Mont-Blanc], précise : « Pour Mercedes, la fin du moteur thermique est prévue en 2030. Nous vendons beaucoup d’hybrides rechargeables – essence et diesel –, mais la France a la particularité de pratiquer des taxes carbone trop importantes. Les malus écologiques ou au poids du véhicule impactent d’autant le prix de vente, jusqu’à 12 000 euros sur certains modèles… »
La bonne formation
Le prix incite d’ailleurs le chaland à changer ses habitudes de consommation en privilégiant la location plutôt que l’achat d’une voiture. BMW saisit cette nouvelle donne comme une opportunité de diversifier son public : « Jusqu’à la fin du mois de juin, nous permettons à nos clients de découvrir l’univers BMW à moins de 400 euros par mois sans apport. C’est historique pour la marque », avance Benoît Gouttequillet.
Quant à espérer faire carrière dans l’industrie automobile, « les étudiants peuvent être rassurés, ils ont choisi la bonne formation », soutient Thomas Martin, DRH du groupe suisse Emil Frey en France (Paris ; 11 000 salariés ; 5,2 milliards d’euros de CA en 2024 ; 250 concessions en France dont 13 en Savoie Mont-Blanc). « Ils n’auront aucun problème pour trouver du travail ou pour créer leur entreprise… Il y aura de la demande, quoi qu’il arrive. »
Leïla Oufkir
Photo à la une : ces concessionnaires automobiles s’exprimaient devant un parterre d’étudiants, potentiels candidats à l’embauche après leur BTS ou leur licence.
Je n’étais pas présente à cette conférence mais j’ai lu l’article. Un parterre d’hommes, blancs, vieux, riches (voire très riches), et qui parlent automobile. Un cliché ?
Ces messieurs parlent de leur marché, des ventes, de leurs marges, du moteur thermique ou électrique, mais personne n’a songé à aborder les vrais sujets ??
Quid de l’usage de véhicules de 2000 Kg pour transporter dans 95% du temps une personne de 80 kg ? Quid de l’utilisation massive et insoutenable de métaux rares pour l’électrification des voitures ? Quid de notre modèle de société articulé autour de la voiture individuelle ? Quid de la durabilité de ce modèle ? Quid des intrications logistiques liées à la mondialisation (prix du baril de pétrole, pandémie, contrainte sur les ressources, etc.) ?
Bref, continuons ainsi, c’est bien.
TAIS-TOI L’ ECOLO !!!!
Direction le composteur pour toi !!!
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