Une étude de l’Insee montre que les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché du travail en Auvergne-Rhône-Alpes, mais qu’elles restent moins bien rémunérées que leurs homologues masculins.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le salaire net mensuel moyen des femmes travaillant dans le secteur privé s’élève à 1 515 €, soit 24,6 % de moins que celui des hommes (2 008 €). C’est l’un des constats dressés par une étude récente de l’Insee. Selon l’organisme, cet écart persistant s’explique par « une surreprésentation féminine dans des emplois moins rémunérés, et des trajectoires de carrière différentes ».
En Auvergne-Rhône-Alpes, le salaire net mensuel moyen des femmes travaillant dans le secteur privé s’élève à 1 515 €, soit 24,6 % de moins que celui des hommes (2 008 €).

Le marché du travail se féminise
En Aura, la participation des femmes au marché du travail est massive : en 2022, pour la tranche des 25-54 ans, elle est proche de 80 % (78 % au niveau national). Les hommes travaillent en moyenne 118 heures par mois, contre 106 heures pour les femmes. Ces dernières occupent moins souvent un emploi à temps plein que les hommes (72,3 % contre 92,0 %), ce qui accentue les écarts salariaux.
À temps de travail comparable, les écarts de salaire se réduisent mais persistent quel que soit l’âge ou la catégorie socioprofessionnelle. Le salaire mensuel net d’un équivalent temps plein (EQTP) des femmes atteint 2 289 €, contre 2 702 € pour les hommes, soit une différence de 15,3 %.
Interruptions de carrière
Parmi les 10 % des salaires les plus bas (premier décile), les femmes représentent 53 % des effectifs. Cette tendance s’inverse dès le troisième décile, où les femmes représentent 47 % des effectifs. Dans le neuvième décile, elles ne constituent plus que 37 % des salariés.
L’âge est également un facteur à prendre en compte. Chez les moins de 30 ans, en EQTP, la différence de salaire est de 6,3 %. Elle s’élève à 13,3 % pour les 30-49 ans et culmine à 22,5 % chez les 50 ans et plus. Pour l’Insee, des interruptions de carrière plus fréquentes pour les femmes expliquent ces disparités.
Les femmes cadres moins bien payées
Les écarts de salaire sont particulièrement marqués dans les catégories socioprofessionnelles les plus qualifiées. Les femmes cadres perçoivent 15,7 % de moins que leurs homologues masculins (3 670 € contre 4 353 €). Dans les professions intermédiaires et chez les ouvriers, les écarts dépassent les 13 %. À l’inverse, ils sont plus réduits chez les employés (4,3 %) et les cadres de moins de 30 ans (3,4 %).
Tous les secteurs d’activité ne sont pas logés à la même enseigne. Les disparités sont particulièrement prononcées dans les assurances et la finance, où les femmes perçoivent en moyenne 32,1 % de moins que les hommes (2 795 € contre 4 117 €).
Des différences salariales importantes sont également observées dans les services personnels, les associations, l’immobilier. « Dans ces secteurs, bien que les femmes représentent une proportion significative des effectifs, elles occupent moins fréquemment les postes les mieux rémunérés », observe l’étude.
À l’opposé, les écarts sont beaucoup moins marqués dans la construction et les industries extractives de l’énergie, de gestion des déchets et de dépollution. Dans ces secteurs majoritairement masculins, les femmes, qui représentent moins d’un quart des effectifs, tendent à occuper des postes dont la rémunération est proche de celle des hommes.
19 %
En 2017, l’écart global de salaire entre les femmes et hommes, toutes catégories confondues, était de 19 %, avec un salaire mensuel moyen en équivalent temps plein de 1 984 € pour les premières contre 2 449 € pour les seconds. Le resserrement touche, à des degrés divers, toutes les catégories professionnelles.
Sophie Boutrelle avec l’INSEE
Illustration @Adobestock








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