La presse française possède au moins une particularité positive : elle est considérée comme une des sources d’informations les plus fiables du monde ! Sa liberté, sa pluralité et son éthique confère à ses lecteurs un degré de sécurité important quant au contenu délivré.
Malheureusement, cette dernière vertu semble parfois bousculée ces dernières années. Le dernier exemple marquant est la récente annonce, par le journal l’Opinion, de la dégradation de la note de la France par l’agence de notation Moody’s. Démentie le jour même par le gouvernement, l’information s’est en effet révélée fausse, mais elle aura cependant provoqué quelques remous sur les marchés financiers. Et les erreurs de ce type ont tendance à se multiplier, de la déclaration prématurée de la mort de certaines personnalités à l’annonce du débarquement de l’armée roumaine sur les plages de Tahiti (sic)…
La motivation de ces journalistes peu scrupuleux est évidemment la recherche du scoop qui leur permettra de se distinguer et de donner à leur titre un supplément de notoriété, voire quelques points de parts de marché en plus. Ainsi, le journal l’Opinion (via son site internet) a-t-il absolument voulu sortir son information avant qu’elle ne soit communiquée officiellement, ne prenant pas même la peine d’une formulation au conditionnel. De là à en déduire que la volonté d’être le premier lui a fait négliger la règle élémentaire de vérification des sources…
C’est tout le problème de l’immédiateté de l’information. La spontanéité n’est pas conciliable avec la prudence. Et c’est d’ailleurs pourquoi, l’essentiel des fausses rumeurs est véhiculé prioritairement par le web.
Le consommateur moderne d’informations doit donc s’habituer à une certaine gymnastique. S’il peut en effet, être tenu au courant d’une multitude d’événements, en temps réel et à l’échelle planétaire, grâce à la prolifération des outils numériques et de leurs utilisateurs, il est cependant impératif de rester vigilant vis-à-vis du contenu. Seule la presse écrite, élaborée par des professionnels, peut en revanche, et en contrepartie de délais plus importants, lui apporter sécurité, sélection et analyse.
Il appartient aux journaux français de veiller à ne pas perdre cette caractéristique.
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