Au train où vont les choses, on ne va pas tarder à jeter le bébé avec l’eau du bain. Dans une république normalement constituée, payer ses impôts est un acte citoyen qui marque son appartenance à une communauté de destin. Un peu comme une cotisation est le marqueur d’adhésion à une association. À trop vouloir vider nos poches, on finit par les trouer et l’impôt commence à rentrer de plus en plus mal. Or, l’overdose fiscale à laquelle nous assistons, l’imagination débridée engendrant chaque jour des taxes et des dispositions inédites, l’improvisation atterrante qui prévaut à leur mise en œuvre, tout cela concourt à ce que la république soit rejetée en même temps que l’excès fiscal. En faisant en permanence et à tout propos rimer pacte républicain avec pouvoir socialiste, nos dirigeants prennent le risque d’un refus de l’un avec l’autre, comme on le constate concrètement sur le terrain à Brignoles, ou virtuellement dans les sondages. Encore une fois, l’impôt est nécessaire, mais dans certaines limites de fond et de forme. Pas en boostant les prélèvements obligatoires à quelque 57 % du PIB, pas en taxant ce que précisément on veut promouvoir et encore moins rétroactivement, comme le prévoit la bévue de la semaine, avec l’imposition aberrante des plans d’épargne action ! (PEA) Encore une fois, la fiscalité, si nécessaire et légitime soit-elle, n’est pas la panacée universelle à tous nos maux budgétaires. À trop vouloir vider nos poches, on finit par les trouer et l’impôt commence à rentrer de plus en plus mal. Alors, pour obtenir le rendement escompté, on en augmente les taux, ou on en décide d’autres, augmentant la pression, qui elle-même provoque des fuites et des pertes en ligne. On enclenche ainsi un engrenage aussi implacable que mortel pour le dynamisme de notre économie et le moral […]