Chaque année le même phénomène se reproduit : un état de catatonie nous envahit durant une partie de la période estivale et une sorte de légère amnésie semble nous habiter. Nous n’avons alors plus d’autres préoccupations que de baguenauder en tongues et shorts le long de plages ensoleillées, dépensant notre argent en futilités et petits plaisirs gastronomiques, et utilisant toute notre ressource intellectuelle à établir le sens du vent ou à détailler le plus beau bikini…

Mais pendant que nous nous efforcions, durant cette parenthèse, de faire comme si tout allait bien, le monde réel continuait de se dégrader. La trêve est finie et il convient de nouveau de faire face à la réalité.

Dans notre beau pays donc, le chômage continue d’augmenter pour atteindre le seuil de trois millions de personnes. La fermeture programmée de l’usine Peugeot d’Aulnay et l’annonce de licenciements massifs chez Alcatel montrent que le phénomène est loin d’être enrayé.

D’autant plus que le « Made in France » vanté pour relancer notre économie semble ne devoir rester qu’une idée. Nos industries sont toujours en cale sèche comme l’indiquent les chiffres de la croissance nationale, au plus bas pour ce troisième trimestre, et notre balance commerciale qui reste largement déficitaire.

Et ce ne sont pas non plus les prix des matières premières qui viendront doper notre consommation et notre production. La sécheresse dans plusieurs régions du globe fait flamber les prix des céréales et les tarifs pétroliers atteignent de nouveaux records en raison de l’effet cumulé des conflits orientaux et de la chute de l’euro.

Et si après tout ça, votre optimisme de rentrée n’était pas encore entamé, les premières décisions du gouvernement Ayrault (réforme de la fiscalité des heures supplémentaires, projet d’encadrement des fermetures d’usines…) devraient enfin finir par entamer votre moral.

Bref, vous avez bien fait de profiter de vos vacances pour faire le plein de soleil. Les prochaines éclaircies ne semblent pas imminentes.