« Quand le bâtiment va, tout va » reste, aujourd’hui encore, un aphorisme largement usitée. Sans doute parce qu’elle recèle une grande part de vérité. Et justement, d’après la CAPEB, l’année 2013 s’annoncerait comme une des plus catastrophiques. Au cour du premier trimestre, le nombre de leurs adhérents mis en procédure de redressement judiciaire atteindrait un seuil anormalement élevé.

L’actualité de la semaine confirme donc l’adage. En effet, on apprenait dans un premier temps, et sans aucune surprise, que le nombre de chômeurs continuait à progresser, flirtant désormais avec les plus hauts historiques de janvier 1997. Les nouveaux outils mis en place par le gouvernement ont du mal à convaincre. Les collectivités s’emparent très peu du contrat d’avenir, et les entreprises semblent déjà réticentes à l’idée d’utiliser le contrat de génération, lancé il y a quelques jours.

En parallèle, on découvre aussi que le pouvoir d’achat des Français est en baisse de 0,4% sur un an, situation inédite depuis 1984. Comme le soulignait l’INSEE dans son dernier rapport, ces nouvelles difficultés sont à imputer partiellement aux récentes hausses d’imposition décidées pour sortir la France de sa position financière périlleuse. Si la consommation est restée stable, c’est donc grâce à la ponction faite par les ménages dans leurs économies. Mais une telle situation ne peut être que temporaire, d’autant plus que la confiance des Français en l’avenir décroit également.

Enfin, pour assombrir encore plus le tableau, le déficit public, malgré les hausses des taux de prélèvements obligatoires, s’élève encore à 4,8% du PIB, soit au dessus des objectifs et des attentes de l’Europe.

La situation oblige à faire des choix que devra assumer le Président de la République. Le renforcement de la politique d’austérité permettra peut-être de se rapprocher des exigences de Bruxelles mais retardera à coup sûr la reprise économique. Le Pays saura-t-il inventer la troisième voie qui lui fait défaut?