Le fabricant de capteurs a vu deux de ses projets financés, chacun à hauteur de 800 000 euros.
Concepteur et fabricant de capteurs, essentiellement pour l’industrie automobile, EFI Automotive vient de se voir attribuer 800 000 euros dans le cadre du plan France Relance. Cette somme accompagne Digiposs, un projet de 3 M€ pour la création de capteurs pour les moteurs électriques et hybrides et de capteurs pour les directions électriques, dont le groupe espère tirer un chiffre d’affaires de 50 M€ à l’horizon 2030. « À la base, cet investissement aurait dû se faire en grande partie sur notre usine d’Istanbul. Son déploiement à Beynost nécessite d’améliorer la compétitivité du site », note Béatrice Schmidt-Thollin, sa présidente. « Mais, c’est précisément la vocation de France Relance de faire en sorte de faire émerger ce type de projets dans l’Hexagone plutôt qu’ailleurs », observe la préfète Catherine de la Robertie. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’EFI bénéficie des subsides du plan. La même somme lui a été attribuée une première fois, il y a quelques mois, pour le développement d’une nouvelle gamme d’actionneurs pour la transition électrifiée. Un budget de 5 M€ en R & D, pour un chiffre d’affaires attendu de 170 M€, toujours en 2030. Et l’entreprise planche par ailleurs sur EFI Power, un projet qui vise cette fois à la positionner sur l’électronique de puissance. Rien d’étonnant à cela, la société qui emploie 680 personnes à Beynost et 1 700 dans le monde dont 250 ingénieurs et techniciens, consacre en moyenne 8 % de son CA (170 M€ en 2020) à l’innovation. Et elle doit faire face à de nombreux changements.
Du thermique à l’électrique

« Plus de 80 % de nos produits sont aujourd’hui associés aux moteurs thermiques, 30 % de l’activité au diesel. Nos technologies doivent être adaptées aux moteurs électriques, explique la présidente. L’enjeu de réorientation est fort, mais les opportunités à saisir nombreuses. Il s’agit de devenir un grand industriel au service des mobilités durables. Et nous ambitionnons non seulement de développer une mobilité décarbonée, mais aussi d’adopter un fonctionnement plus vertueux. » Cette ambition prend la forme d’un projet d’éco-rénovation de 15 M€ pour le site de Beynost, en vue de réduire de 72 % ses émissions de CO2 et de générer 60 % d’économies d’énergie. « Nous vivons des années clés pour la reconstruction de notre entreprise sur la base de ses compétences actuelles », relève encore Béatrice Schmidt, présidente fraîchement nommée. Son père, Patrick Thollin devenu président du directoire, elle incarne la quatrième génération à la tête de cette entreprise de 85 ans, restée 100 % familiale. Une nouvelle gouvernance pour accompagner les mutations en cours.
Un fort ancrage local

Béatrice Schmidt-Thollin, sa présidente, aime à rappeler combien EFI est un industriel mondial, particulièrement investi localement. « Nous entretenons des liens très forts avec le territoire. Nous apprécions son écosystème local, les liens avec ses entreprises et la proximité avec les universités lyonnaises. » Pour preuve, elle a développé un accélérateur de start-up qui les aide à passer du prototype à l’industrialisation, à réaliser le design to cost. Baptisé Axandus, celui-ci a rencontré quelque 500 start-up, depuis sa création, et participé à en accélérer une centaine. L’open innovation a permis de générer une dizaine de projets. La société, outre ses sites français de Beynost et Joinville, est pourtant largement internationalisée, notamment avec trois usines : à Wuhan, en Chine, labellisée pôle d’innovation, à Elkmont, aux États-Unis, et à Istanbul, en Turquie.
Par Sébastien Jacquart
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