Malgré des finances impactées par la crise sanitaire, Haut-Bugey Agglomération a débloqué un certain nombre d’aides aux entreprises.

Le lancement, lundi 22 juin, d’un appel à projets destiné à accompagner les industriels qui innovent en réponse à la crise sanitaire (lire notre édition du 2 juillet), n’est pas la première mesure de soutien à l’économie d’Haut-Bugey Agglomération (HBA) depuis le confinement. Doté de 150 000 euros, ce dispositif vient compléter les 130 000 euros (2 euros par habitant) versés pour abonder le fonds régional d’urgence et les 200 000 euros d’aides au commerce. Sans compter les reports d’échéances et autres facilités de paiement accordées, par exemple, pour le versement de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises).

La prise en charge, dans la limite de 10 000 euros, de 50 % des dépenses de R & D des lauréats de l’appel à projets peut paraître modeste. Elle n’en sera pas moins bienvenue, estime Jean Deguerry, président d’HBA, sur la foi des retours des entreprises sondées avant la mise en place du dispositif. « C’est une façon de rebondir, de ne pas subir la crise. Nous sommes fiers de nos chefs d’entreprise, de ce qu’ils font, de ce qu’ils créent, souligne-t-il. Malgré des usines à l’arrêt en tout ou partie, ils ont su continuer à innover pour proposer des solutions. Et cela mérite un grand coup de chapeau. »

Arbitrages

Reste que les collectivités sont elles-mêmes impactées par la crise. Jean Deguerry estime l’impact immédiat de la crise sanitaire à un million d’euros, entre pertes de recettes et dépenses supplémentaires, comme les achats de matériels pour la mise en place des mesures barrières. Son vice-président à l’économie, le maire d’Oyonnax Michel Perraud, évalue le coût pour sa Ville à un niveau similaire, notamment avec les aménagements dans les écoles. Comment l’aide aux entreprises sera-t-elle abondée dans ces conditions ? « Nous avons terminé le mandat mieux que nous ne l’avions commencé. Nos finances sont saines », assure Jean Deguerry pour qui « il fallait faire face à l’urgence, quitte à repousser certains projets ». Et Michel Perraud de rappeler que l’économie reste très affectée par les conséquences de la crise sanitaire. « Le télétravail est encore la règle dans de nombreuses entreprises. Il n’y a plus d’animations, plus de manifestations sportives… Tout cela se ressent sur la fréquentation des commerces et plus encore, de la restauration. » Autant d’arguments pour justifier les interventions de l’agglomération et de la commune.

Le soutien n’est d’ailleurs pas que financier. Jean Deguerry relève qu’un travail de concertation a été conduit, pendant toute la période du confinement, avec les chefs d’entreprise, les services de l’État et les collectivités, pour accompagner la mise en place des Prêts garantis par l’État et la reprise de l’activité.

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Par Sébastien Jacquart