Les domaines skiables resteront fermés en février

par | 02 février 2021

Le gouvernement vient d’annoncer le maintien de la fermeture des remontées mécaniques. Pas de ski donc pour les vacances de février. Pour pallier les pertes, les aides seront renforcées « de façon massive ».

(réactualisé le 03 février) Comme on pouvait s’y attendre, les domaines skiables resteront fermés en février, a déclaré, lundi soir, Matignon, à l’issue de la concertation de Jean Castex avec les acteurs de la montagne. Et aucune date de réouverture n’a été fixée. Le Premier ministre a fait état de « l’évolution de la situation sanitaire qui ne permet pas à ce stade de rouvrir les remontées mécaniques ». Pour autant, les Français peuvent partir à la montagne. « À date, il n’y a pas de restriction de circulation entre régions pour se rendre dans les stations de sport d’hiver », précise le secrétaire d’État en charge du tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, avec dans le viseur les vacances de février qui débuteront ce samedi. Sous réserve de l’évolution ou pas de l’épidémie.

5 à 7 milliards pour l’écosystème montagnard

Compte-tenu de la situation économique catastrophique générée par la non-ouverture des remontées mécaniques depuis le 11 décembre 2020 (cf. le rendez-vous tourisme paru dans Eco la semaine dernière), l’État a décidé de renforcer les aides et de compléter les mesures de soutien exceptionnelles « de façon massive ». Les professionnels de la montagne ont été entendus. Les chiffres de 5 à 7 milliards d’euros ont été avancés, au lieu des 4 milliards ou presque mobilisés (à savoir 2,3 milliards de PGE, 600 millions de fonds de solidarité, 500 millions d’activité partielle, 300 millions pour les remontées mécaniques, 200 millions d’exonérations de cotisations employeurs et d‘aides au paiement des cotisations salariales). 

Jusqu’alors “oubliés“, les commerces de matériel de ski ainsi que les activités en amont de la chaîne – ingénierie, menuiserie, construction des remontées mécaniques… -, seront éligibles au fonds de solidarité. Ainsi, les entreprises, qui perdent plus de 70 % de leur chiffre d’affaires, bénéficieront d’une aide jusqu’à 10 000 euros par mois et jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires dans la limite de 200 000 euros. La prise en charge des coûts fixes allant jusqu’à 70 % (plafonné à trois millions d’euros sur la période) est également élargie aux entreprises réalisant moins d’un million d’euros de chiffres d’affaires mensuel.

« Dans ces coûts fixes, seront inclus le coût des congés payés de leurs salariés en activité partielle et leurs frais de logement », précise l’Exécutif. Seront notamment concernés l’hôtellerie-restauration, l’hébergement et les résidences de tourisme, des secteurs très affectés par la crise sanitaire. Les professionnels locaux encadrant des activités sportives impactés par la fermeture des remontées mécaniques, qui n’auraient pas touché d’aides, pourront bénéficier d’un mécanisme de subvention dédié. Enfin, pour les professionnels de santé des stations et alentours, qui subissent une très forte baisse de leur activité, un dispositif spécifique d’indemnisation sera mis en place et leur garantira la prise en charge de leurs frais fixes professionnels.

Un nouveau plan montagne au printemps

Par ailleurs, et en guise de conclusion, le premier ministre a annoncé le lancement d’un  plan de relance du tourisme de montagne au printemps prochain. L’objectif est de proposer dans les années à venir une offre plus verte, plus diversifiée et compétitive, en lien avec les collectivités territoriales, les entreprises et les acteurs de la montagne pour que la France, destination ski par excellence, retrouve sa place de leader mondial.
De son côté, Jean-Luc Boch se dit à demi-satisfait car « après les effets d’annonce, il  y a encore des trous dans la raquette. Il semblerait que tous les acteurs de la montagne n’aient pas été pris en compte ». Et le président de l’Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) et maire de La Plagne-Tarentaise de conclure « Globalement, on avance mais qu’il est long et contraignant d’avancer étape par étape. Désormais, j’attends du gouvernement qu’il tienne ses promesses ».

« Le gouvernement monte un escalier mais pour pouvoir sortir de la crise, il va falloir franchir deux à trois marches supplémentaires. La spécificité montagne doit être prise en compte ». Quant aux aides allouées aux domaines skiables, elles doivent toujours faire l’objet de dérogations validées par la Commission européenne. À ce jour, nous n’avons pas obtenu de réponse. Cette incertitude est difficile à vivre. Il y a urgence », s’inquiète Alexandre Maulin, président de Domaines Skiables de France (DSF).
©Tiphaine Buccino

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Par Patricia Rey.
Photo à la une : domaine skiable de Courchevel au coeur des 3 vallées ©David André.

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1 Commentaire

  1. broute

    l’argent coule à flot.. mais qui paiera la note finale ? tout ceci n’est pas sérieux. pendant que les stations suisses fonctionnent normalement (pays dans le top 3 des démocraties), en France (qui s’effondre au rang 24 dans la liste), pays aux tristes allures communistes nous attendons d’être sous perfusion de l’état. aucune dignité, c’est déplorable. on peut circuler dans le métro sans risque, .. mais les remontées c’est une menace imperceptible.., quelle blague. des citoyens aux ordres, voilà ce que veut l’Etat. bons petits chien-chiens.

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