L’alerte aux particules fines relance les débats autour de la pollution de l’air et du trafic marchandise dans les Alpes.
Si les chiffres témoignent depuis une dizaine d’années d’une amélioration globale de la qualité de l’air, les niveaux de pollution aux particules fine enregistrés ces derniers jours soulèvent des débats passionnés. En déplacement sur la plateforme ferroviaire d’Aiton en Savoie, Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé une enveloppe de 10 millions d’euros pour relancer le fret ferroviaire et limiter la circulation des camions, sans attendre l’ouverture de la ligne grande vitesse Lyon-Turin.
Elus et associations d’une même voix
Les élus et associations des vallées alpines sont sur la même longueur d’onde. Dans un communiqué commun, ils rappellent que les milliers de poids lourds qui transitent chaque jour par les tunnels et cols alpins engendrent « des rejets polluants considérables ». En conséquence, ils demandent dans l’immédiat un arrêt temporaire du trafic de transit international afin de protéger la santé des habitants. A plus long terme, élus et associations estiment qu’une véritable politique en faveur du fret ferroviaire, « mobilisant toutes les capacités existant sur les axes alpins et qui ne sont pas utilisées » doit être relancée.
Des mesures d’urgence sur la haute vallée de l’Arve
En attendant, la préfecture de Haute-Savoie a pris des mesures d’urgence sur le secteur de la haute vallée de l’Arve, entre Magland et Chamonix, où les niveaux de particules relevés sont les plus hauts. Une circulation alternée est mise en place pour les camions les plus polluants, mis en circulation avant 2001 (norme Euro 3). Les industriels ont également été invités à réduire les activités générant des particules fines. C’est le cas du Sitom qui limite la collecte des ordures ménagères et de SGL Carbon (Passy) qui réduit sa production depuis une dizaine de jours. Ces mesures viennent s’ajouter à celles du plan de protection de l’atmosphère en vigueur sur l’ensemble de la vallée de l’Arve et notamment la limitation hivernale de la vitesse à 110 km sur le réseau autoroutier. Les principales sources de particules fines sont le secteur résidentiel et le chauffage au bois (57%), les transports (19%), l’industrie (16%).

hvillard@hemisphair.fr
Il est urgent de trouver une solution durable pour la population qui ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la rentabilité