Avec une utilisation vaste et diversifiée, le secteur doit s’adapter aux évolutions réglementaires et proposer des produits plus recyclables.

« Nous accompagnons les industriels de la région dans leur développement économique et en particulier ceux exerçant dans le domaine de la plasturgie, qui est l’une de nos filières régionales d’excellence », indique Franck Colcombet, président du directoire d’Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises. En partenariat avec l’agence économique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura), l’Insee vient de publier une étude sur la plasturgie dans la région.

« Elle confirme toute l’importance de la plasturgie en Aura et ces éléments d’informations nous permettent de mieux comprendre les évolutions majeures, en cours et à venir. Pour notre agence, c’est une opportunité d’anticiper les futures attentes des chefs d’entreprise et de toujours adapter nos réponses pour qu’elles soient les plus efficaces possibles », ajoute Franck Colcombet.

En moins d’un siècle, le plastique a révolutionné notre vie quotidienne. Si son utilisation est vaste et diversifiée, le recyclage est un enjeu stratégique qui rend nécessaire une transition du secteur. L’analyse de l’Insee rappelle que l’industrie plastique doit s’adapter face aux enjeux environnementaux et aux évolutions réglementaires, et proposer des produits plus recyclables. L’ambition est de limiter le recours aux hydrocarbures fossiles, polluants et, à terme, rares et coûteux.

Un secteur en évolution

Grâce à ses multiples fonctionnalités (souplesse ou rigidité, légèreté, transparence, facilité de nettoyage, isolation thermique, phonique, etc.) et son faible coût, le plastique a remplacé d’autres matières comme le bois, l’aluminium et l’ivoire. Les principaux débouchés se situent dans le secteur agroalimentaire (emballage), la construction et l’automobile. Après une forte baisse liée à la crise économique de 2008, l’emploi régional de la plasturgie est stable. Celui-ci a perdu 13 % entre 2008 et 2019, soit 810 emplois pour la zone d’Oyonnax.

Mais, il reste relativement préservé dans le contexte de crise sanitaire. La région est la première employeuse du secteur avec 21 % des salariés, largement devant les Pays de la Loire (12 %), le Grand Est (11 %) et les Hauts-de-France (10 %). Malgré ce chiffre élevé, la plasturgie ne dépasse pas 5,5 % de l’emploi industriel régional, Aura étant dotée d’un tissu industriel fort et diversifié.

La plasturgie relève principalement de PME (petites et moyennes entreprises) et d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) dans un environnement où les établissements sont globalement plus petits en Aura qu’en France. La main-d’œuvre est ouvrière, masculine et vieillissante. En moyenne, elle est plus âgée que dans l’industrie manufacturière (43,5 ans contre 42,8 ans) et la renouveler sera, à terme, un enjeu.

La Plastics Vallée, leader de l’injection plastique

Située autour d’Oyonnax, la Plastics Vallée s’étend jusque dans le Jura. Autrefois célèbre pour son savoir-faire artisanal autour de la production de peignes, mais aussi du travail du bois et de la corne, c’est à partir des années 1950 que l’activité du territoire a évolué avec l’apparition du celluloïd. Aujourd’hui, la Plastics Vallée est le leader national de l’injection plastique, procédé de formage utilisant des moules.

Disposant de la concentration la plus importante d’entreprises de plasturgie en France, ce territoire est considéré comme le 1er pôle en Europe. En termes d’emploi, ce sont 23 000 salariés (dont 4 200  sur Oyonnax) qui travaillaient dans le secteur de la plasturgie en 2019. Des emplois principalement occupés par des hommes puisque seul un tiers des salariés du secteur sont des femmes.

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Carole Muet
Crédit photo à la une : ©Polyvia