« Devine d’où je t’appelle » pouvait-on régulièrement entendre il y a quelques années, de la part de nouveaux possesseurs de téléphones mobiles, trop fiers de posséder ce petit appareil à la pointe des technologies de communication, qui nous permettait d’être joint n’importe où et à tout moment. Une grosse décennie plus tard, tout le monde est équipé d’un portable et la majorité d’entre a renoncé à être joint en permanence.

Un autre outil offre alors, en apparence, davantage de liberté. Aujourd’hui, notre dépendance aux NTIC est principalement à créditer au profit des mails. Censé nous simplifier la vie, ce petit message instantané s’est peu à peu incrusté dans notre quotidien, s’imposant presque comme un besoin de première nécessité. Aujourd’hui, il paraît impensable de passer une journée sans consulter ses mails à plusieurs reprises. Connecté à notre domicile. Connecté au bureau. Connecté sur notre lieu de séminaires, sur notre lieu de villégiature, au restaurant et, de plus en plus souvent dans la rue, grâce à l’explosion des smartphones.

Insidieusement, la messagerie électronique serait ainsi devenue le premier facteur de stress des salariés qui consacrent jusqu’à deux heures par jour à trier et à lire une centaine de mails quotidiens dont la plupart n’ont aucun intérêt. De plus, de nombreux cadres soulignent une intensification de leur travail et un envahissement de leur vie professionnelle sur leur sphère privée, puisqu’ils seraient 73% à répondre à des mails professionnels chez eux, et même 66% lorsqu’ils sont malades.
L’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises pointe d’ailleurs du doigt le risque d’une dégradation de la situation psychosociale des salariés.

Ce dernier oublie simplement un facteur : la faculté d’auto-compensation du salarié. Car si les cadres sont nombreux à travailler en dehors des horaires habituels, ils sont également près de 80% à téléphoner à leurs proches depuis le bureau, surfer sur des sites non professionnels, ou échanger des e-mails personnels. Tout n’est finalement qu’une question d’équilibre.