Plus grand groupement outdoor d’Europe, avec près de 400 entreprises et 500 marques, Outdoor Sports Valley s’est fixé pour mission de fédérer et développer l’industrie des sports outdoor. Avec la volonté clairement affichée, à terme, de rayonner dans le monde. Porteuse de projets et d’innovations, par définition durables, l’association créée et basée à Annecy multiplie les actions et emménagera cet automne dans un bâtiment flambant neuf à la hauteur de ses ambitions.
Outdoor sports valley (OSV)… Un nom, trois mots évocateurs qui désignent à la fois un territoire et un pôle d’industries dédié aux sports outdoor. Cet espace, situé au coeur de l’arc alpin, concentre les sièges sociaux d’un grand nombre d’entreprises, leaders dans ce secteur. Initiée en 2009 à Annecy par des entrepreneurs visionnaires passionnés de sport et de nature, l’association est labellisée “grappe d’entreprises” deux ans plus tard. «Cette reconnaissance de l’État nous a propulsés dans les hautes sphères en nous donnant une vraie légitimité et, au-delà, un rayonnement international», expliquait Rémi Forsans, son ancien directeur, sollicité à l’époque par les élus de l’agglomération pour porter le projet et faire d’Annecy la plaque tournante de l’outdoor.
“NOUS DEVONS FAIRE RECONNAÎTRE OSV DANS L’ÉCOSYSTÈME EUROPÉEN.”
Patrick Giraudon
LE PLUS GRAND GROUPEMENT OUTDOOR EN EUROPE
En concertation avec Jean-Luc Diard – alors vice-président de Tecnica, et fondateur d’Hoka –, qui en a assuré la présidence pendant six ans, ils posent ensemble les bases d’un groupement appelé à fédérer, représenter et contribuer au développement des entreprises de l’industrie des sports outdoor. Au point de devenir le plus important groupement de ce genre en Europe, avec en son sein 385 membres, représentant quelque 7 500 salariés et pesant près de 2 milliards d’euros, avec des groupes mondiaux comme Salomon, Rossignol, Millet mountain group, Tecnica group… mais aussi des TPE-PME locales spécialisées. En juin 2016, OSV franchit une nouvelle étape. Celle de la passation de pouvoir. Un nouveau président est élu, Patrick Giraudon, dirigeant de la PME Nic Impex/Arva, et une nouvelle organisation voit le jour.
Vidéo : Move – by Outdoor Sports Valley
SOUTENIR ET DÉVELOPPER LES ENTREPRISES
Si la vocation d’OSV n’a pas changé, sa vision désormais plus “managériale” fait son oeuvre. Avec le temps et l’expérience, les projets s’accélèrent. «Le moment est venu de redéfinir nos missions et d’affûter nos axes de travail», indique Anne Schott, la nouvelle directrice exécutive, désormais à la tête d’une équipe de 11 personnes. À commencer par sa mission première, celle d’agréger toutes les entreprises du secteur dans l’arc alpin, et pourquoi pas au-delà. L’association a créé une centrale d’achat et propose des services mutualisés à ses membres, avec le soutien des collectivités locales qui financent pour moitié. «Nous avons négocié avec pas moins de 12 prestataires dans les domaines des solutions d’emballages, fournitures de bureau, location de véhicules, mutuelles d’entreprise et téléphonie mobile pour être force de proposition et offrir des tarifs très attractifs», détaille Anne Schott. À titre d’exemple, plus de 120 000 colis ont été expédiés via GLS en 2016.
«Adhérer à OSV nous a permis de mutualiser certains achats comme le transport et les emballages. Pour une plateforme d’e-commerce, ce sont deux postes de dépenses majeurs», confirme Charles Boschetto, fondateur de la start-up Cycletyres.fr basée en Savoie. À un autre niveau, le groupement met aussi à disposition des services dédiés à l’accompagnement des entreprises pour l’administration, la gestion, les ressources humaines, etc. Il propose même un service de conciergerie pour les salariés. Chacun y trouve son intérêt. «En utilisant nos services, les entreprises remboursent rapidement leurs cotisations annuelles», assure la directrice d’OSV. Lesquelles sont calculées sur la base de leur chiffre d’affaires, avec une fourchette allant de 200 euros pour une TPE à 7 000 euros pour un groupe réalisant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.
OSV DÉVOILE SON FUTUR ANNECY BASE CAMP
Pour autant, Outdoor sports valley veut avant tout se concentrer sur l’entrepreneuriat et être un accompagnateur, mieux “un facilitateur de projets”, avec l’objectif affiché de favoriser l’ante création et de soutenir les projets, a fortiori des petites entreprises. Le futur Annecy base camp, invité par le Grand Annecy, qui ouvrira ses portes à l’automne, offrira un concentré de compétences. Se déployant sur 1 200 mètres carrés, il comprendra : les bureaux de l’association, un incubateur, une pépinière d’entreprises avec 20 bureaux, un espace de coworking, des salles de réunion, mais aussi un centre de test et de prototypage sur 60 mètres carrés.
«Nous organiserons aussi des ateliers d’accompagnement et différents événements visant à rassembler les entreprises locales», signale Guillaume Bouvaist, responsable du pôle entrepreneuriat. L’ambition est de mettre en relation les entreprises et créer des synergies, notamment via des événements grand public comme le High five festival, Be fit ou la Maxi Race, «dont nous sommes partenaires car nous n’avons pas vocation à les organiser», tient à préciser Anne Schott, qui rappelle que les entreprises ont accès aux villages de marques à des tarifs préférentiels. Un moyen pour les TPE et PME de gagner en visibilité et de toucher les consommateurs.

Le nouveau Annecy Base Camp ouvrira à l’automne.
Même démarche à l’international, où l’association accompagne les marques locales sur les salons majeurs comme ISPO Munich et Outdoor Friedrichshafen, en partenariat avec Sporaltec et le soutien de la Région et la CCI 74. Quant aux perspectives pour les trois prochaines années, elles sont claires. «Nous devons rester dans le concret et développer plus encore les services à nos adhérents. Mais surtout favoriser l’éclosion de start-up et d’entreprises motivées, qui demain créeront des emplois et participeront au dynamisme économique de nos territoires. Enfin, et c’est tout aussi important, nous allons renforcer notre ancrage territorial en encourageant les pratiques sportives (à l’exemple de la free rando, qui monte en puissance), tout en veillant – et c’est une de nos priorités – à la préservation de l’environnement, entérine Patrick Giraudon, président d’Outdoor sports valley.
L’association réfléchit ainsi à d’autres initiatives pour développer les pratiques durables et l’écoconception. Avec l’ambition finale, parce que c’est aussi sa raison d’être, de faire reconnaître OSV dans l’écosystème européen.» Pour le groupement, cette notoriété sera également un moyen d’assurer son avenir dans un contexte où les budgets et autres subventions détermineront la suite à donner.
UN INCUBATEUR POUR FAIRE ÉMERGER LES FUTURES PÉPITES
Initié en 2016, l’incubateur d’OSV suscite des vocations. Après une première promotion qui a accueilli cinq porteurs de projet (sur les 36 dossiers déposés), OSV a lancé en février un deuxième appel à candidatures, avec l’objectif de doubler le nombre d’entreprises. «Pour cette saison 2017/2018, dix places sont à pourvoir. Les entreprises bénéficieront d’un accompagnement à la création d’entreprise pendant 20 mois au sein d’un écosystème dédié (le futur Annecy base camp) pour créer et tester dans des conditions optimales», explique Guillaume Bouvaist, responsable du pôle entrepreneuriat. Il s’agit du premier incubateur européen exclusivement réservé aux industries de l’outdoor, avec pour unique dessein de doper l’innovation.
Au cahier des charges, des idées de produits ou de services (type applications, logiciels…) en lien avec les sports et les activités de plein air. «Pour qu’un porteur de projet intègre l’incubateur, il doit répondre à un certain nombre de critères comme la motivation, la capacité à entreprendre, la viabilité économique de son projet et la dimension développement durable», prévient Guillaume Bouvaist. L’accompagnement de 480 heures se déroule en trois phases : deux mois pour tester l’idée, six mois pour passer de l’idée à l’entreprise, et 12 mois pour commercialiser le produit. Avec pour mener à bien chaque projet, l’intervention de différents experts et spécialistes du monde du sport, et des mentors bénévoles issus des entreprises d’OSV pour guider et conseiller tout au long du parcours.
Cet accompagnement est valorisé 400 00euros, supportés par le porteur de projet, OSV et les partenaires publics de l’incubateur–le Grand Annecy, le département de la Haute-Savoie, la CCI 74 et la Région. Cette expérience, Guillaume Linossier, fondateur de Saola, l’a vécue de l’intérieur. Première start-up de l’incubateur, elle développe et fabrique des chaussures écoresponsables et lifestyle. Pour ce passionné de sport, qui a passé 15 ans dans l’industrie outdoor au sein du groupe Lafuma en Europe et aux États-Unis, «l’incubateur permet de tenir un rythme et d’avancer plus vite. Il offre les ressources indispensables pour lancer une étude de marché, aborder l’aspect juridique, déposer des brevets et donne accès à un important réseau». La marque de fabrique de Saola ? Des chaussures stylées et confortables réalisées à partir de matières recyclées ou naturelles (plastique, coton bio…) afin de réduire au maximum leur empreinte carbone.
L’entrepreneur réfléchit aussi à un concept de packaging fait de rebus de matières pour sortir des traditionnelles boîtes en carton. Pour finaliser le développement de sa première collection (huit modèles) et lancer la production en Chine (qui dans le futur sera rapatriée en Europe), Guillaume Linossier lancera à la mi-mai une campagne de crowfounding sur Kickstarter. Premières livraisons prévues au printemps 2018. Signe de son engagement en faveur de la préservation de la planète, 5 % du chiffre d’affaires de Saola seront reversés chaque année à des projets environnementaux, en concertation avec des associations.
DÉVELOPPEMENT DURABLE : UN ATELIER DE RÉPARATION MUTUALISÉ POUR LES TEXTILES OUTDOOR
Parce qu’avoir une démarche éco-responsable fait partie des priorités d’OSV, l’association a lancé un appel à projets dès 2013 pour créer un centre de réparation dédié aux textiles outdoor. Il voit le jour à Passy, géré par Mont Blanc Insertion (MBI). Cette dernière se recentrant sur la sous-traitance industrielle, l’activité est cédée début janvier 2017 à la société Green Wolf. Elle emploie deux couturières (dont une à temps plein) chargées d’effectuer les petites réparations : changer des zips, boutons pression et autres velcro ; coudre des empiècements ; réparer des déchirures…
«Depuis l’ouverture de l’atelier fin 2015, 1 500 réparations – à raison de 200 à 250 par mois en saison – ont été effectuées pour le compte principalement de fabricants, détaillants et distributeurs de produits textiles comme Picture, Patagonia, Dakin, Idealp (Degré 7, Duvillard, Arpin…)», détaille Fabrice Payrot de Fontenay, qui compte 16 marques clientes, à 80 % adhérentes à OSV. Et le gérant de Green Wolf, également ancien directeur de MBI, d’expliquer : «Nous intervenons à différentes phases, en post-production lorsque les vêtements présentent des défauts en sortie de fabrication, après-vente et aussi hors garantie à la demande de particuliers.»

“GRÂCE À LA CONFECTION DE VÊTEMENTS ET D’ACCESSOIRES, NOUS ESPÉRONS LISSER L’ACTIVITÉ SUR TOUTE L’ANNÉE.” Fabrice Payrot de Fontenay, gérant de Green Wolf.
Pour les membres d’OSV, l’intérêt est double : ils bénéficient d’un service sur mesure et de qualité à proximité et aussi d’une remise de 15 % sur les réparations. Si le principe même de cet atelier mutualisé est de prolonger la durée de vie des vêtements dans une logique durable, le centre a récemment étendu son savoir-faire au prototypage et à la confection. «Il s’agit uniquement de petites productions pour des entreprises locales, car nous n’avons pas vocation à concurrencer les marques. Dernièrement, nous avons réalisé des sweat-shirts et bonnets pour Plum et aussi des sacs, trousses et porte-monnaie pour Owl», précise le dirigeant, qui espère ainsi lisser l’activité sur toute l’année et, à terme, recruter.
Vidéo OSV : Rétrospective sur le Digital x Outdoor Édition #01
Dossier réalisé par Patricia Rey.
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Crédit photo : © T. Nalet
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