L’agence AuRA entreprises s’est intéressée au recyclage dans le milieu des plastiques intelligents. Un enjeu majeur, encore souvent délaissé.
Les enjeux environnementaux sont devenus essentiels à la société. Dans le milieu de la plasturgie et plus particulièrement de la plastronique, ils deviennent vitaux. Pour répondre à cette problématique l’agence Auvergne Rhône-Alpes entreprises a organisé un webinaire le jeudi 16 juillet. L’idée ? Intégrer ces notions dès la conception. « Sur chaque phase de vie de la plastronique, un certain nombre d’enjeux se présentent, explique Carole Charbuillet, ingénieure de recherche en écoconception et recyclage à l’institut des Arts et Métiers. Travailler dans ce domaine nécessite une vision complète de la filière, en termes de matière recyclée mais aussi tout simplement du secteur. »
Économie circulaire
Dans ce contexte, l’économie circulaire compte particulièrement. Charles Bouchard, ingénieur à l’institut Art et Métier de Chambéry s’intéresse à la recherche et à l’accompagnement des industriels dans l’optique d’une conception durable ou d’écoconception. « Ces plastiques représentent de l’ordre de 30 à 40 % du poids des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE). D’un point de vue environnemental, ce n’est pas négligeable. Comme dans beaucoup de domaines, l’idée est de passer d’une économie linéaire, où la matière est extraite des matières fossiles puis incinérée en fin de vie, à une économie circulaire où l’on va tenter de valoriser la réutilisation du produit. Différentes études ont montré, notamment pour le Syndicat des régénérateurs de plastique en France (SRP), que l’utilisation de plastique recyclé a un impact environnemental bénéfique significatif, pouvant atteindre un facteur dix. » Cet effet se ressent, entre autres, au niveau de l’utilisation d’énergie non renouvelable et sur les émissions de gaz à effet de serre comme le CO2. Actuellement, la filière de la plastronique n’intégrerait le matériau recyclé dans sa production qu’à 3 %, l’automobile, a contrario, a déjà atteint les 20 %.
Fin de vie
En France, des éco-organismes organisent des collectes d’équipements de manière non lucrative. Ces structures, agréées par l’État, s’occupent également du traitement du déchet, notamment de la dépollution. « Les éco-organismes sont à mi-chemin entre les producteurs et leurs contraintes, et les opérateurs avec les difficultés du recyclage des équipements », explique Laurène Cuenot, experte en écoconception chez Ecosystem. Là encore, les structures permettent un accompagnement total de l’industriel s’intéressant à la matière recyclée. Une démarche longue, mais non dépourvue d’intérêt.
Plastronique
La plastronique est un concept réunissant la plasturgie et l’électronique. Elle vise à intégrer les composants directement au sein du plastique. Cette technique permet notamment de fabriquer des éléments plus petits et plus solides.
Aides et accompagnement
Réaliser de tels projets seul, peut être un véritable frein. Heureusement, les aides sont nombreuses. La Région AuRa propose le dispositif « Être accompagné dans mon projet Industrie du futur ». Elle cofinance avec l’État les coûts de la prestation de conseil, d’expertises, et les études à hauteur de 50 % pour un accompagnement plafonné à 32 000 € par entreprise. La Région propose également le dispositif AAP valorisation des déchets, ainsi que le projet Européen Plasteco en commun avec l’ADME (agence de la transition écologique). Cette dernière a mis en place plusieurs aides, l’AAP Auradechet, mais aussi Aurapeps, et enfin, l’accompagnement EcoFlux (ancien dispositif TPE/PME gagnantes sur tous les coûts).
Par Joséphine Jossermoz
Cet article est paru dans le magazine ECO de l’Ain du 6 août 2020. Pour retrouver l’intégralité des articles de notre hebdomadaire, mais aussi nos suppléments et hors-séries, c’est ICI et ICI.
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