Quelle déclinaison locale pour le plan de soutien régional à l’artisanat ?

par | 26 avril 2018

La chambre de métiers, la Région et la Banque Populaire unissent leurs efforts pour accompagner les artisans.

Comment le plan régional de 36 millions d’euros en soutien à l’artisanat et à l’économie de proximité sera-t-il décliné dans le département ? Ce plan comprend trois volets, au premier rang desquels figure un “Prêt artisan à taux zéro” de 10 millions d’euros sur trois ans. « Ce prêt sera mobilisé sur l’ensemble du territoire à partir du 2 mai », a annoncé Stéphanie Pernod-Beaudon, vice-présidente du conseil régional déléguée à la formation professionnelle et à l’apprentissage, lundi 23 avril. « Celui-ci interviendra à hauteur de 20 % du financement total, avec un plancher de 3 000 euros et un plafond de 20 000 euros, sur une durée de 60 mois, en accompagnement du développement ou de la digitalisation des entreprises, a complété Marc Lopez, directeur de secteur de la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes. Notre établissement attribue le prêt à taux zéro, mais les 80 % restant peuvent être octroyés par d’autres banques, notamment la Banque Populaire Bourgogne-Franche-Comté qui couvre habituellement le département de l’Ain. L’objectif est que le dispositif soit le plus simple possible pour les artisans. Le risque est garanti à hauteur de 50 % par la Région et 50 % par la Socama, société de caution mutuelle de la Banque Populaire. Et nous ne facturons pas de frais de dossier. La Chambre de métiers est l’interlocuteur unique. De notre côté, nous nous engageons sur une réponse dans les trois jours, pas seulement sur le prêt à taux zéro mais sur l’intégralité du financement. Cette enveloppe a un effet levier à 50 millions d’euros. Nous espérons traiter 1 000 dossiers sur la période. »

Développement

Du côté de la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Ain, on souhaite que ce prêt à taux zéro soit orienté prioritairement vers les projets de développement. « Nous ne voulons pas concurrencer les plateformes d’initiative locale qui font déjà un très bon travail sur la création et la reprise d’entreprises. En développement, certains caps difficiles à passer justifient que nous intervenions », estime Vincent Gaud, son président.

Au-delà du Prêt artisan, le plan prévoit la poursuite des aides directes dont l’enveloppe est portée à 2 millions d’euros. Ce dispositif concerne toutes les communes de moins de 2 000 habitants et fusionne avec l’aide de 500 000 euros aux points-relais de La Poste, adoptée en décembre 2016. Cette fusion permet aux porteurs de projets de ne déposer qu’un seul dossier, auprès de la CMA.

Évolutions

Enfin, un “Contrat région artisan” d’un montant de 1,5 million d’euros est mis en place pour accompagner des opérations de conseil, en accompagnement sur des thématiques clés comme le numérique ou le développement à l’international. « Les entreprises artisanales ont besoin d’évoluer, mais ne sont pas toujours structurées pour le faire. Qui mieux que les chambres de métiers peut les accompagner ? La Région nous reconnaît ce rôle. Et nous en sommes ravis », se réjouit Vincent Gaud. Sur ce volet, la Région souhaite épauler 1 700 entreprises.

« Les décisions du conseil régional ont été prises après sept à huit mois de travail avec l’ensemble des CMA d’Auvergne-Rhône-Alpes, d’abord pour faire un diagnostic des accompagnements existants, puis pour définir les dispositifs qui correspondent le mieux aux besoins des artisans », a rappelé Stéphanie Pernod-Beaudon. Le plan aujourd’hui présenté se veut donc conçu pour l’artisanat, par l’artisanat.


Projets

En 2017, les aides directes du conseil régional dont l’enveloppe est aujourd’hui portée à 2 millions d’euros, ont déjà permis d’accompagner 110 projets d’investissement artisanaux et commerciaux à hauteur de 800 000 euros.


Par Sébastien Jacquart

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