En dépit de mauvais résultats en décembre et de perspectives moroses pour février, nombre de stations de ski suisses veulent rester ouvertes.
C’est peu dire que le bilan des fêtes de fin d’année n’est pas à la hauteur des espérances nourries par les professionnels de la montagne suisses. Malgré leur ouverture, les stations de ski helvétiques n’ont pas retrouvé l’affluence des années précédentes. Le chiffre d’affaires des remontées mécaniques s’est ainsi écroulé de 26 % pour la période comprise entre Noël et le 3 janvier, par rapport à l’exercice précédent, selon Suisse Tourisme, l’organisme chargé de la promotion du pays.
La chute atteint même 34 % en Valais, qui avait fait très tôt la promesse d’ouvrir ses domaines pour les fêtes, et jusqu’à plus de 60 % pour le domaine transfrontalier des Portes du Soleil. Au global, les recettes du secteur afficheraient une contraction de 11 % en comparaison annuelle, selon le résultat d’un sondage mené par Suisse Tourisme. L’affluence des nombreux hôtes locaux n’aura donc pas suffi à compenser la désertion des touristes étrangers.
Pas de restaurants en février
Ce bilan intermédiaire n’est pas de nature à remonter le moral des acteurs du secteur qui s’attendent, qui plus est, à vivre des heures encore plus noires. L’évolution de la situation épidémique en Suisse devrait en effet conduire le Conseil fédéral à muscler l’arsenal des mesures restrictives en vigueur dans le pays et, notamment, à entériner la probable fermeture des restaurants, sur les pistes et ailleurs, jusqu’à fin février. Un coup dur supplémentaire pour les stations de ski, alors que les vacances de février représentent jusqu’à 40 % de leur chiffre d’affaires annuel.
C’est que, sans les restaurants, l’expérience du ski n’est plus la même et que cette perspective pourrait refroidir nombre de clients. Suisse Tourisme table d’ores et déjà sur un recul des réservations de 40 % dans les régions alpines pour février. De plus, les établissements sur les pistes sont souvent aux mains des sociétés de remontées mécaniques et peuvent représenter jusqu’à la moitié du chiffre d’affaires global pour les plus petites stations. Ce constat pousse certaines d’entre elles à jeter l’éponge et d’autres à espérer secrètement que ce soit Berne ou les Cantons qui leur imposent de fermer, pour pouvoir toucher des aides.
Dans l’ensemble, les domaines skiables souffrent mais refusent néanmoins de verser dans le catastrophisme, bien conscients qu’ils sont d’être, malgré tout, des rescapés, par rapport à d’autres secteurs ou à leurs homologues d’autres pays… « Les dégâts sont considérables mais on sait aussi qu’en cas de fermeture complète des domaines, c’est toute l’économie touristique qui serait touchée », résumait récemment Berno Stoffel, le directeur des Remontées mécaniques suisses, dans la Tribune de Genève. « Ce n’est donc ni souhaitable, ni à l’ordre du jour. »
Par Matthieu Challier
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