Je m’étais d’abord promis de ne pas en parler. Non par pudeur, par conviction ou par crainte. Simplement parce que je pensais que tout aurait déjà été dit sur le sujet et, plus encore, que l’affaire serait réglée depuis longtemps avant que ne sorte ce journal hebdomadaire.
Finalement, l’agonie se prolonge au delà de toute imagination et m’oblige à sortir du bois, de peur d’être le seul à ne pas m’être exprimé sur le sujet.

Me voici donc, comme tous mes confrères, en train de disserter sur la mort programmée de l’UMP.

La situation me fait inévitablement penser à un livre aperçu lorsque j’étais enfant sur la table de chevet de ma mère et donc le titre m’avait marqué : meurtre en direct. Un direct qui s’écoule ici, quasiment heure par heure, depuis plus de 15 jours déjà. Transformée en roman, l’histoire serait ici celle d’un double crime passionnel. Deux hommes, amoureux de la même femme tenteraient, chacun de leur côté, d’assassiner (sans violence ni arme létale, mais plutôt de façon lente et douloureuse comme peut le faire un poison) l’élue de leur coeur ; chacun d’eux préférant la perdre pour toujours plutôt que de l’imaginer dans les bras de l’autre. Ajoutez à ce synopsis des personnages publics et des rebondissements dignes d’un roman d’Harlan Coben et vous friserez le best-seller !

Pour revenir à la réalité, nous connaissons évidemment l’ego de nos deux protagonistes, alias Jean-François Copé et François Fillon, et il n’est donc pas étonnant que le combat ait eu lieu. Les querelles intestines sont d’ailleurs monnaies courantes au sein de tous les partis. En revanche, en acteurs intelligents de l’espace public et en lecteurs avisés de la presse informative, ils auraient dû comprendre depuis longtemps qu’il était désormais temps de trouver une solution à tout prix.

Pourtant rien n’y fait. Chaque clan se contente de détruire toujours un peu plus l’unité du Parti, l’image que les électeurs peuvent avoir des hommes politiques et la confiance du reste du monde dans notre démocratie.